
TITRE : Le masque brisé 09
AUTEUR : le mouffon
GENRE : Déprime absolue
BASE : i’ll mais UA
CRITIQUE : comme d’hab. : mouffon@hotmail.com
LE MASQUE BRISE 09
Résumé01 : Pendant un camp d’entraînement, l’équipe de Kouzu découvre que leur « point-guard » cache bien des secrets…
Résumé 02 : Suite des secrets de Hitonari et violence à son égard…
Résumé 03 : Ne supportant plus les brimades et les violences à son égard, Hiiragi junior demande à retourner à Nakosan le centre hospitalier pour enfants et jeunes adultes… Là-bas Minefuji, venue le voir, apprend de la bouche même du pédopsychiatre qui le suit, la triste vie de son ancien élève…
Résumé 04 : Hitonari a pris sur lui d’affronter ses démons et a décidé de reprendre sa vie en main… Il participe au stage de sélection pour entrer dans l’équipe nationale et se retrouve à nouveau avec Tachibana… Mais suite à une dispute, Tachibana boude, et Hiramoto qui en veut toujours à mort à Hiiragi en profite pour lui révéler son secret…
Résumé 05 : Après la tempête le calme semblait enfin être arrivé, Hiiragi et Tachibana semblaient enfin avoir réussi à s’apprivoiser lorsque la mère biologique du blond refit surface histoire de rappeler à son fils à qui il était…
Résumé 06 : Les choses avaient l’air de bien se terminer, mais Tachibana a quand même quelques réticences à l’égard de son partenaire… Il est loin d’être facile d’accepter la différence de son équipier et de supporter les humiliations quotidiennes qu’il entend… Peu à peu il se détache de celui-ci jusqu’à lui annoncer leur rupture définitive…
Résumé 07 : Désemparé Hitonari erre dans les rues de la ville. Là il retrouve le parc d’enfant où petit il a rencontré Tachibana, mais il y retrouve surtout sa mère. Comme si elle l’avait attendu là depuis toujours… Elle replonge son fils dans ses pires angoisses et ébranle sa fragile stabilité.
Résumé 08 : Accablé par sa nouvelle condition et maintenu drogué, Hitonari perd peu à peu ses repères. L’entraîneur a entamé des démarches pour le récupérer mais les choses s’annoncent beaucoup plus difficiles que prévu. Lorsqu’il vient en compagnie de Tachibana pour récupérer le blond celui-ci sous la complète domination de sa mère et de son oncle est enfermé dans sa chambre où sa mère se venge sur lui…
Chap 09
La brosse glissait doucement dans les longues mèches blondes. Tout en fredonnant une berceuse, la femme les attacha soigneusement. Caressant ceux-ci avec un plaisir évident.
-Ma jolie petite poupée. Tu es si jolie. Je ne laisserai personne te faire du mal ou t’arracher à moi. Maintenant que nous sommes réunies je vais prendre bien soin de toi.
Elle prit les mains blanches qui reposaient inertes sur ses jambes et l’aida à se relever. Elle ajusta la longue chemise de nuit blanche aux manches chauve-souris et poussa son jouet jusqu’à son lit ou elle le coucha.
Elle remonta les couvertures sur le corps trop maigre. Trop fragile. Elle se pencha vers lui et l’embrasa doucement sur les lèvres.
-Bonne nuit ma jolie poupée. A demain.
Elle se leva du lit où elle s’était assise, et sortit de la chambre après avoir éteint la lumière.
A peine la porte se fut-elle refermée qu’il s’extirpa du lit et se laissant tomber sur le sol, se glissa sous celui-ci pour récupérer sa photo. Sa main chercha un moment le précieux cadre dont la glace était brisé et la photo froissé. Il tendit celle-ci pour farfouiller sous le lit à la recherche de son trésor.
Il serra la photo sur son cœur, ses yeux vitreux fixèrent avec désespoir le regard sombre et malin de celui pour qui il restait en vie. Les larmes se mirent à couler sur ses joues. Son absence lui était de plus en plus insupportable. Depuis qu’il l’avait revu, les choses étaient devenues encore plus pénibles.
S’il se mettait à imaginer que le brun pouvait tenir encore un tant soit peu à lui, il allait devenir dingue. Il ne sentit une présence entrer dans la chambre, il ne la perçut que lorsque deux bras enlacèrent sa taille fine et qu’un corps se colla au sien. Lui donnant la nausée.
-T’es vraiment mignon tu sais ?
L’homme repoussa les mèches blondes et l’embrassa dans le cou avant de faire glisser l’une de ses mains entre ses cuisses. Il sursauta. L’homme avait relevé sa chemise de nuit et caressait déjà ses cuisses. Il eut un haut le cœur, il allait vomir. Il ne supportait plus leur contact ni à l’un, ni à l’autre.
Il lui ôta son bas et l’obligea à se rallonger, se glissant entre ses cuisses.
-Non ! Murmura le blond en cherchant à camoufler son intimité.
L’homme repoussa les mains glissées entre les cuisses diaphanes.
-Est-ce qu’il t’a déjà touché comme ça ?
-Hein ?
-Est-ce que ses mains t’ont parcouru ? Et caressé ainsi ?
Joignant le geste à la parole, il entreprit de passer ses mains entre ses jambes insistant sur son intimité s’immisçant en lui.
-Non.
-Il ne t’a jamais touché ainsi ? …
-Assez.
-Sa bouche a-t-elle parcouru ta peau ainsi ? As-tu couché avec lui ? Ou cela le rendait-il malade de te toucher ?
-Taisez-vous !
L’adolescent se débattit et tenta d’échapper à son bourreau, voulant s’éloigner de cette voix qui martelait des horreurs. Mais l’homme se saisit à nouveau de lui reprenant son discours.
Lui parlant des moments qu’il avait passé avec Tachibana,
Lui montrant sa photo et lui disant combien celui-ci devait le trouver monstrueux.
Lui parlant de leur intimité,
Des moments qu’ils avaient passés ensemble dans la même chambre,
Dans le même lit.
De ce qu’il restait de son corps…
Les larmes ruisselaient sur les joues pâles et creuses.
-Il t’arrivait de te toucher en pensant à lui ? Raconte-moi ce que tu faisais…
-Assez ! Taisez-vous ! Hurla le jeune homme brisé.
L’homme se serra un peu plus contre lui et en passant sa main sur le ventre du blond, il sursauta.
-Espèce de sale petite pourriture !
L’homme lui mit une claque qui le propulsa au sol. Puis il l’attrapa par le bras et le jeta dans la douche.
-Espèce de saleté ! Lave-toi ! Espèce de dégoûtant.
Il alluma le jet de la douche et entreprit de tremper le jeune homme avec de l’eau glacée. Il arracha la chemise souillée et frotta le corps blanc jusqu’à le laisser rouge sang. Puis il le sortit de la salle d’eau et le projeta dans la chambre.
-Nettoie-moi ça ! Et rhabille-toi !
Il sortit une autre chemise et la lui jeta à la figure.
-Change tes draps !
Lorsque la chambre fut nettoyée et rangée, il laissa enfin le jeune homme seul. Mais avant de partir, il se saisit de la photo et la déchira en petit morceau.
-Ca c’est pour m’avoir fait dessus !
Puis il sortit en claquant la porte, la fermant à clé.
Hitonari regarda la photo éparpillée sur le sol.
Ses yeux grands ouverts laissaient échapper un torrent de larmes.
Le blond récupéra l’un des morceaux du verre du cadre et le saisit à pleine main.
Le tranchant du verre entailla ses doigts et la paume de sa main.
Il serra le morceau de verre et entailla violemment son poignet gauche avant de changer de main puis de s’acharner sur son poignet et son avant bras droit avec fureur, finissant par planter plusieurs fois le morceau de verre avec rage dans son bras comme si cela pouvait un tant soit peu soulager sa douleur.
Il laissa libre cours à ses larmes, ses mains ensanglantées se saisirent des petits morceaux de la photo et il murmura pour lui-même.
« Quand je serai morte, je deviendrai une étoile et je veillerai sur toi… »
Ce ne fut que bien plus tard lorsqu’il vint à nouveau dans la chambre pour vérifier si tout allait bien qu’il découvrit le corps inanimé et couvert de sang de Hitonari. Il blêmit et appela à l’aide. Soulevant le corps ensanglanté, ils montèrent en voiture et se dirigèrent vers l’hôpital central de Kouzu.
Arrivé aux urgences, les urgentistes leur arrachèrent le corps de ce qui semblait être une jeune femme au vu de ses vêtements et l’emmenèrent en salle d’urgences. Ils le déshabillèrent pour constaté que ce n’était pas une jeune femme mais un jeune homme qu’il avait sous les yeux . nettoyant les nombreuses plaies béantes et recousant à vif les plus profondes. Désinfectant et pansant les autres plus superficielles.
Tandis qu’ils s’occupaient de lui , le secrétariat composa le numéro d’urgence de la police.
Les soins terminés le jeune homme fut dénudé et emporté vers une chambre au rez-de-chaussée. Il fut attaché à son lit et placé sous surveillance. Profitant de l’absence de l’infirmière, sa mère entra, le détacha et le changea, remplaçant l’informe tenue hospitalière par une chemise de nuit blanche identique à celle qu’on lui avait enlevé tant elle était tachée de sang.
Ses bras pansés reposaient inertes sur les draps blancs, la perfusion lui apportant par poche entière le sang qu’il avait abondamment perdu. Elle resta un long moment assis à ses côtés contemplant sa poupée au visage de cire et aux yeux vitreux, allongée dans ce lit froid et dans cette chambre aux murs glacés.
On frappa à la porte et le médecin entra.
-Puis-je vous demander de sortir ? Je dois l’examiner.
La femme hésita un instant et son compagnon la prit doucement par le bras et l’entraîna derrière lui puis la porte se referma doucement. Ils s’assirent silencieusement sur le banc dans le couloir en attendant que le médecin ait fini.
Dans la chambre celui-ci vérifia les constantes du jeune homme allongé devant lui. Les battements réguliers de son cœur résonnaient doucement dans la pièce silencieuse. Il soupira. Il s’apprêtait à poursuivre son examen lorsque des exclamations et des éclats de voix se firent entendre, il sortit rapidement de la chambre pour se retrouver face à un véritable règlement de compte.
-Un peu de silence ! Vous êtes dans un hôpital ! Si vous voulez hurler sortez !
Il rajusta ses lunettes sur son nez et un jeune homme brun aux cheveux en bataille le bouscula sans préambule pour entrer dans la chambre.
-Hé !
Tachibana s’avança lentement. Cette chambre lui donnait froid dans le dos. Il ne supportait pas les hôpitaux. Il s’approcha du lit et cru un instant que son cœur allait mourir ici.
La scène le brisa.
Le corps amaigri et si fragile qui reposait entre les draps, le visage aux traits tirés était livide, les longues mains fines et blanches reposaient sur la couverture. S’il n’avait pas entendu le martèlement du cœur du blond, il aurait juré que celui-ci était mort.
Il ne s’aperçut même pas que les larmes coulaient sur ses joues. Il n’arrivait pas à décrire la scène qu’il avait sous les yeux tellement celle-ci était à la limite de ce qu’il pouvait supporter.
Il prit délicatement la main pansée et la porta à ses lèvres. Il aurait voulu hurler ce qu’il éprouvait mais aucun son ne parvenait à franchir ses lèvres. Il avait trop mal pour arriver à l’exprimer. Il se sentit à peine glisser sur le sol. Il tomba à genoux à côté du lit, les épaules voûtées, vibrantes de sanglots étouffés.
Les pansements qui recouvraient ses plaies étaient déjà marqués par le sang qui n’avait pas encore fini de s’écouler. Malgré les points de sutures, le précieux liquide filtrait encore.
Le silence régnait dans la chambre aux murs blancs, aseptisés. Le médecin s’approcha du jeune homme et le prit par les épaules.
-Relevez-vous. Il a besoin de repos.
-Je veux la ramener !
La voix de la femme les ramena à la réalité et fit se redresser le brun.
-Je veux la ramener !
-C’est impossible ! Il a besoin de quelqu’un à ses côtés, et de soins.
-Je peux très bien m’en occuper ! Si vous n’étiez pas venu ! Hurla-t-elle en se tournant vers Tachibana. Rien de tout cela ne serait arrivé ! C’est de votre faute.
Le brun recula se retrouvant acculé contre le lit. Sa main tenant toujours la main pansée de son équipier. Inconsciemment il se tourna vers le visage inerte comme s’il cherchait en lui un signe qu’elle mentait.
Les yeux clairs s’entrouvrirent faiblement, le bruit des voix lui parvenait difficilement. Il avait froid et chaud, il se sentait épuisé. Tout était si flou autour de lui. Il avait l’impression de rêver.
Etait-ce bien lui ?
Les larmes se mirent à couler sur ses joues.
Le brun se jeta brusquement sur lui enfouissant son visage contre son cou.
S ‘accrochant à lui désespérément.
-Ne me l’enlevez plus. Ne me l’enlevez plus. Je vous interdis de me l’arracher à nouveau.
-Ecartez-vous ! C’est ma fille ! Je vous interdis d’y toucher ! Vous allez la salir !
Le brun se tourna vers elle.
-Parce que vous croyez que quelqu’un peut lui faire pire que tout ce qu’il a enduré à vos côtés.
-Je ne vous permets pas !
-Ca suffit ! S’exclama le médecin. Allez régler vos comptes dehors.
-Je vais vous signer une décharge, je repars avec ma fille.
-Je ne peux pas vous laisser faire. S’il sort je ne réponds pas de sa vie.
-C’est ma fille, elle est à moi ! Et c’est à moi de choisir si elle peut vivre ou mourir !
Le médecin se tut, dépassé par les événements avec la curieuse impression d’être au milieu d’une bande de fous furieux !
-C’est peut-être à lui de choisir non ?
-C’est une fille ! Je vous l’ai déjà dit !
Le médecin soupira excédé.
-Cet enfant n’est-il pas suivi par un médecin ?
-Non !
-Si !
-Oui ou non ?
L’entraîneur Hiiragi se redressa.
-Il est suivi depuis qu’il a 8 ans. J’ai prévenu son médecin habituel il va venir.
-Très bien. Ils s’entendent bien ?
-Oui, ils ont une très bonne relation, sans cela le programme n’aurait jamais fonctionné.
-Bien. Je prendrai ma décision une fois que j’aurai vu son médecin.
-Ce n’est pas un médecin traitant, c’est un psychiatre.
-Peu importe. Un médecin reste un médecin. A présent je vous demanderai de bien vouloir sortir de cette chambre.
Le médecin réussit à vider la chambre avec l’aide des agents de sécurité. La mère devenue hystérique refusant de quitter celle-ci, le médecin dû lui administrer un calmant et la femme fut portée dans une chambre attenante. Le reste des intrus ayant élu domicile dans le couloir.
Les yeux clairs suivirent du regard la silhouette du brun qui sortait, il voulu se redresser mais son corps ne lui obéissait pas. Il ne put que suivre en pleurant Tachibana s’éloigner à nouveau de lui, et la porte se refermer sur ses larmes.
-NON !
Un hurlement retentit lorsque la porte se referma derrière lui.
Mais l’infirmière plus prompte se précipita dans la pièce et referma derrière elle.
Dans le couloir le brun fixait la porte close. L’oncle du blond le regardait étrangement. Il avait laissé sa sœur se reposer dans l’autre chambre et s’approcha de lui.
-On peut aller discuter un peu plus loin ?
Le brun lui jeta un regard sombre. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir ?
-Alors c’est toi Tachibana ?
-Ouais mais c’est pas la peine de vous en souvenir !
L’homme eut un rictus mauvais.
-Alors c’est toi son prince charmant ?
-Hein ?
-C’est toi le mec dont il rêve. Franchement il aurait pu trouver quelqu’un de mieux. Quoique vu son état, trouver quelqu’un ça doit pas être évident.
-La ferme !
-Quoi ? La vérité te blesse ?
L’homme poursuivit tranquillement.
-Ca te dégoûte pas trop de coucher avec ça ?
-Qui tu appelles ça ?
-Avec lui, ou elle comme tu veux. Il est mignon avec une robe tu sais.
-Ca suffit !
-Je lui ai acheté une superbe robe du soir bleue nuit, longue et fendue jusqu’en haut des cuisses.
-Taisez-vous !
-Elle lui va très bien.
-Je vous ai dit de vous taire !
-Il la porte à même la peau c’est très sexy, j’adore le savoir nu sous ses vêtements.
Le brun se retourna prêt à lui mettre son poing dans la figure.
-Ne t’énerve pas, on discute ! Ca lui va bien le bleu, ça fait ressortir la couleur ivoire de sa peau. La soie qui glisse sur sa peau, c’est très érotique.
Le brun serra les poings jusqu’à faire saigner ses paumes.
-J’aime sentir son odeur, le contact de son corps contre le mien, il fait ça très bien.
-Fermez là. Marmonna le brun entre ses dents serrées.
Il était au bord de la rupture. Entendre cet homme raconter de telles insanités sur Hiiragi lui donnait envie de vomir. Imaginer ce type le touchant, le caressant, lui faisant ce que lui, lui avait fait lorsqu’ils étaient ensemble tous les deux. Cachés sous les draps. Il en était malade.
Non, ça n’avait rien à voir. Il devait s’en convaincre à tout prix. Ce que cet homme avait fait à son équipier n’avait aucun rapport avec les caresses qu’ils avaient échangé, avec la douceur de leurs étreintes, la chaleur de leurs baisers.
Alors qu’il allait s’éloigner de cet être immonde qui lui donnait la nausée, celui-ci revint à la charge.
-Tu sais ce que j’aime le plus en lui. C’est la façon dont il noue ses jambes autour de mes hanches. Sa façon de gémir quand je viens entre ses cuisses.
Il se mit à rire doucement.
-Mais je ne t’apprends rien, n’est-ce pas ? Tu aimes ça toi aussi, non ?
Tachibana se retourna et lui envoya son poing dans la mâchoire.
-Putain de gosse !
-Je ne veux plus vous entendre ! Où je vous démolis !
L’homme essuya le sang qui coulait sur son menton. Et le médecin qui était arrivé auprès du jeune homme et avait prit la place de l’infirmière sortit. Ils se regroupèrent autour de lui.
-J’ai demandé un mandat afin que cet enfant vous soit enlevé.
-Vous n’en avez pas le droit, il est revenu auprès de nous de son plein gré. Déclara l’homme.
-Je ne considère pas quelqu’un de drogué, comme quelqu’un de responsable de ses choix. Décréta le Médecin.
-Attendez ! S’exclama l’entraîneur. C’est quoi cette histoire de drogue ? Hitonari est peut-être un sale môme avec un sale caractère mais il ne s’est jamais drogué.
-Et bien au vu des marques qu’il a sur les bras je peux vous certifier qu’il est drogué. Que ce soit volontaire ou pas. J’ai demandé des analyses toxicologiques. Je veux savoir ce qu’on lui a donné. Déclara à nouveau le médecin.
-Dr Nihong. Vous comptez le ramener à Nakosan, encore une fois ? S’enquit Takuya.
-Non. Je ne pense pas que cela soit une solution. Il n’a pas perdu ce qu’il est, et c’est le plus important. Pour le reste, il faut lui permettre de retrouver un équilibre stable. Et pour ça, éloigner définitivement de lui, ceux qui le pervertissent.
-Qu’est-ce que vous voulez insinuer ?
-Je veux dire l’éloigner définitivement de vous et de votre sœur avant qu’il ne mette fin à ses jours !
L’homme se tut l’espace d’un instant.
-Si vous le lui enlevez à nouveau c’est elle qui mettra fin à ses jours.
-Franchement je vous avouerais que je m’en moque.
La voix du médecin surprit et choqua.
-J’ai mis des années à aider cet enfant à se construire une vie et à retrouver le droit d’exister. Je refuse de le voir dans cet état de destruction et d’humiliation.
Le médecin se redressa de toute sa silhouette et se tourna vers l’homme.
-Deux agents de sécurité vont rester en permanence avec lui. Ils sont affiliés à mon centre de soin. Ils n’obéissent donc qu’aux ordres que je donne. Je ne veux plus que vous approchiez cet enfant.
Sur ces paroles le médecin se détourna et s’en alla.
Tachibana entra sans frapper dans la chambre de Hitonari, le blond n’avait pas bougé, son corps toujours inerte reposait sur le lit. Le brun s’approcha et les yeux clairs s’entrouvrirent
-Tu es revenu ? Murmura une voix quasiment éteinte.
Il ne pu répondre, sa gorge était nouée par l’angoisse. Il prit doucement la main fragile et la porta à ses lèvres avant de venir s’allonger contre lui. Le blond réagit à la fois en le repoussant et en cherchant à s’accrocher désespérément à lui.
Le brun le serra contre lui.
-Je ne te laisserai plus jamais, je te le jure. Je resterai avec toi pour toujours.
Brisé physiquement et moralement, le blond fut incapable de proférer la moindre réponse, il ne savait plus où il en était. Et les symptômes de manque commençaient à se faire sentir.
Tremblement, sentiment de malaise, nausée, douleurs diverses et variées, angoisses…
Il se mit à gesticuler dans tous les sens. Cherchant à se lever, à sortir du lit et à se dépêtrer de l’étreinte de son équipier.
Le brun essaya doucement de la calmer, de la ramener à la raison mais sans succès. Le blond s’énerva et se mit à le frapper en hurlant, attirant l’infirmière de garde.



