
TITRE : lost in flash light
AUTEUR : le mouffon
GENRE : yaoi
BASE : i’ll génération basket
CRITIQUE : mouffon@hotmail.com
LOST IN FLASH LIGHT chap 12
Apprendre à faire confiance c’était bien quelque chose de difficile quand on avait été aussi bafoué que lui. Le blond se redressa et s’assit en tailleur au milieu du tumulte de drap. Que devait-il faire ? Qui devait-il croire ? De quoi demain serait fait ?
Pouvait-il se contenter d’une nuit et tout oublier comme on chassait un mauvais rêve au réveil ? Il n’y croyait pas. Il avait bien trop été déçu il avait besoin de réfléchir à la situation et ce n’était pas en cédant aux avances de ce garçon qu’il aimait qu’il y arriverait.
Alors il fit la chose la plus pénible qui soit pour lui. Il ramassa les vêtements de celui qu’il chérissait et respira son parfum enfouissant son visage dedans comme un enfant dans les girons de sa mère. Puis il les lui tendit.
Akane le regarda un long moment sans comprendre et sans bouger. Qu’attendait Hitonari de lui ? Il avait présenté ses excuses, il lui avait dit tout ce qu’il éprouvait, mais cela ne lui suffisait visiblement pas. Comme s’il sentait ses doutes le blond se pencha vers lui posant un genou sur le lit, il vint déposer un délicat baiser sur ses lèvres. Puis il se saisit de son bloc et commença à écrire.
« Je t’appelle dans la journée. Je dois faire quelque chose. »
-C’est à cause de Carl ?
« Entre autre. »
-Très bien. Fit le brun en attrapant ses affaires et en se rhabillant.
Il enfila son pantalon tandis que le blond enveloppait son corps trop mince dans le yukata qui gisait par terre.
-Mais je ne changerai pas d’avis. Je te laisse trois jours pour penser à ce que j’ai dit. Passer ce délai, je viendrai moi-même te sortir d’ici.
Akane était sérieux, il n’avait pas l’intention de laisser le blond se dérober, ni lui-même. Il devait affronter sa propre couardise et ce serait sans nul doute difficile. Il allait devoir affronter, sa mère, Sumire, et probablement une horde de journaliste qui prendrait cela pour du cinéma ou bien pour faire de la pub.
Le blond le regarda muet, ses immenses yeux clairs qui lui mangeaient à présent le visage tellement il avait maigrit au cours de tous ses mois le fixait ébahit. Mais le brun ne lui laissa pas le temps de réfléchir.
-Je t’appelle. Dit-il en déposant un baiser sur ses lèvres.
Il laissa échapper un ronronnement.
-Qu’est-ce que ça m’a manqué tous ses moments ou je pouvais t’embrasser et te toucher quand je voulais ! Et dire qu’il aura fallu tout ce temps et que tu souffres autant pour que je le comprenne.
Le blond le raccompagna à la sortie où un taxi l’attendait, devant le garage, la voiture de Carl était garée. Hitonari frémit et regarda le taxi s’éloigner un peu effrayé. Carl était rentré…
Depuis quand ?
Avait-il vu Akane ?
Savait-il ?
Comment allait-il réagir ?
Qu’allait-il lui dire ?
Plus il tournait ces questions dans son esprit et plus la peur commençait à s’emparer de lui.
Ce fut tremblant et serrant très fort son yukata autour de lui qu’il descendit vers le studio au sous-sol. Ses pieds nus se posaient sans bruit sur le sol froid. La porte du studio était entrouverte, il la poussa doucement et passa à demi dans l’entrebâillement de celle-ci. Ses yeux cherchèrent Carl un moment le temps qu’il s’habitue à la faible luminosité.
-Je suis là ! Fit une voix froide et brève.
Hitonari sursauta violemment et faillit repartir en sens inverse si Carl ne l’avait pas retenu.
-Ne t’enfuit pas. Fit le jeune homme.
« Tu es fâché ? » Demanda le blond en langue des signes.
-Devrai-je l’être ?
Un instant le blond ne su que répondre.
« Non ? » Mima-t-il hésitant.
-Vraiment ? Pourquoi n’aurai-je pas le droit d’être en colère ?
« Je ne t’appartiens pas. »
Le bond mima ces quelques mots avec énormément de difficulté. Il était terrifié par sa propre audace.
-Pourquoi pas ? Après tout ce que je t’ai offert, tu ne m’as jamais donné un quart de ce que tu viens de lui donner à lui malgré tout le mal qu’il t’a fait.
Hitonari hocha la tête.
Il comprenait fort bien la colère de Carl et il ne comprenait pas lui-même pourquoi il avait été si simple de lui céder à lui. Tout s’était effacé dés qu’il avait été dans ses bras dés qu’il l’avait touché, c’était comme s’il pansait chacune de ses plaies par sa seule présence.
Car regardait la gorge blanche couverte de petites traces rougeâtres qui trahissait la nuit qu’ils venaient de partagés. Et cela lui fit mal. Jusqu’à la naissance des épaules il voyait se disputer de petits suçons sur la peau blanche et soyeuse.
Il revoyait leur corps enlacé et emmêlé. La volupté et la sensualité qui se dégageaient de lui cette nuit-là, lorsqu’il les avait vu, n’avait pas été sans lui rappeler une certaine séance photo quelques années auparavant où déjà perçait leur intimité et leur complicité.
Carl ne le supportait pas, il se sentait trahit par le jeune homme. Lui qui avait passé tant de nuits à veiller sur son sommeil et à calmer ses cauchemars, se sentait dépossédé de lui. Malgré sa présence à ses côtés, malgré tout ce qu’il avait fait, il n’avait jamais acquis cette place dans sa vie.
-Tu devrais aller te rhabiller. Fit le photographe.
Il était beaucoup trop tentant dans ce simple yukata et il n’était pas sur de pouvoir résister à l’envie qu’il avait de le toucher. De découvrir la douceur de cette peau si pâle.
Hitonari resserra les pans de son vêtement, ce n’était pas très malin d’être descendu dans cette tenue. Il était nu en dessous et le regard de Carl sur lui en disait long sur ses sentiments. Le blond c’était mis à trembler. Il recula mal à l’aise et prit la fuite comme si le diable avait été jeté à ses trousses.
Quelques minutes plus tard il était enfermé dans sa chambre et ne tenait pratiquement plus sur ses jambes. Il s’était laissé glissé sur le sol lorsque le téléphone sonna. Il décrocha et une voix qu’il connaissait bien se mit à débiter dix âneries à la seconde. Il eut un sourire et ouvrit la bouche pour le faire taire. Mais pas un son ne sortit de sa bouche.
-…
-Hé Hiragi t’es là ? Hiragi réponds-moi face de poulpe…
Personne au bout du fil. Akane regarda son combiné d’un air ébahit.
Mais pourquoi il ne répondait pas ?
Hitonari raccrocha un peu tristement et attrapa son portable, il se mit alors à lui envoyer un sms. Où il se fit un plaisir de le traiter de crétin !
« Je ne peux pas parler crétin stupide ! Comment tu veux que je réponde au téléphone ? »
Réponse.
« Comment ça tu peux pas parler ? »
Hitonari
« T’es qu’un crétin sans cervelle »
Réponse :
« Ah c’est vrai. On peut se voir alors ? »
Hitonari.
« Quand ? »
Réponse :
« Ce soir, au love hôtel, je t’attendrai à partir de 19h »
Hitonari regarda son portable d’un air affolé. Lui aller jusqu’au centre-ville de Kouzu. Seul ? Il n’oserait jamais. Et puis comment allait-il sortir sans que Carl le sache ? Bien sur celui-ci ne lui avait jamais interdit de sortir mais il n’avait jamais oser aller où que se fut ses derniers mois sans Carl pour le protéger alors là partir seul et affronter la foule, le métro pour se rendre dans le quartier des loves-hôtel.
Il n’était même pas sur de pouvoir sortir de la maison, sans faire une crise de panique.
Il passa toute la journée à essayer de détourner son angoisse de sortir en se jetant à corps perdu dans le sport d’abord 5 kilomètres le long de la plage privée de Carl puis différents exercices au panier. Le photographe ne l’avait quasiment pas perdu des yeux. Il semblait si détendu et si à ’aise. Il ne l’avait plus vu ainsi depuis des années.
Son corps se mouvait avec grâce et souplesse.
Carl avait reprit son appareil pour immortalisé ses moments si rare où il semblait enfin en paix avec lui-même. Son regarda semblait à la fois troublées et terriblement sur de lui. Comme pendant le match de basket lorsqu’il était face à Akane les deux sentiments se mêlaient en lui ? Certitude et frayeur et c’était ce qui se disputait dans l’éclat de ses yeux clairs.
La journée s’étira doucement et après s’être douché Hitonari avait rejoint le journaliste pour dîner. Dîner auquel il ne fit que regarder la pendule d’un air absent. Air qui n’échappa pas à Carl mais il ne fit aucune remarque. Il lui cachait quelques choses. Il ne savait pas quoi encore mais il finirait par le savoir.
-Je dois sortir. Fit soudain le photographe.
Hitonari leva un regard paniqué sur lui.
-Tu n’es pas obligé de m’accompagner, tu sais.
Le blond hocha la tête lentement. Carl se leva et vint se pencher vers lui pour déposer un chaste baiser sur sa joue.
-Si tu as un problème appelle moi.
Le blond hocha la tête et le regarda partir un peu affolé. Il était seul, il allait pouvoir sortir mais il était encore terrifié, il n’avait qu’une envie aller se cacher dans son armoire. Avec hésitation, il enfila une large veste Nike pas si large que ça en fait mais qui l’était devenu à force qu’il maigrisse.
Il rabattit la capuche sur sa tête.il ne voulait pas être reconnu. Il enfila une paire de basket et prit son portable qu’il glissa dans sa poche, ses clés et s’avança en tremblant sur le pas de la porte.
Il prit une profonde inspiration, il avait une furieuse envie de retourner dans la maison et de s’y enfermer. De brancher le système d’alarme et d’aller se terrer dans son placard en attendant le retour de Carl.
Mais il y avait Tachibana, Tachibana avait dit qu’il l’attendrait. Alors…
Il se mit à courir d’abord doucement avant que sa foulée ne s’allonge et que se soit proche de sa vitesse maximale qu’il se mette à courir vers la station de bus. Carl le vit débouler un peu surprit. Il ne s’attendait pas à ce qu’il sorte ainsi. Il pensait qu’il appellerait au moins un taxi mais non, le jeune homme prenait le chemin le plus difficile ou peut-être n’avait-il même pas réfléchit au fait qu’il pouvait s’y rendre en taxi.
A distance Carl se mit à suivre le bus. Puis il dut prendre à son tour les transports en commun. Hitonnari était descendu en courant dans la bouche du métro et avait attrapé le dernier train de justesse, et Carl encore pire.
Décidément il n’avait pas fini de lui en faire voir de toutes les couleurs. Carl l’observait à distance, il restait retranché sous sa capuche tête basse et fuyait littéralement les lieux dés qu’il avait atteint sa destination. Carl avait bien du mal à le suivre. Mais finalement ils arrivèrent au quartier des loves hôtel.
Carl fut d’abord extrêmement surprit de la destination du jeune homme. Puis il vit celui-ci sortir son portable et envoyer un message.
« Je suis arrivé où es-tu ? »
Tachibana :
« Love-hôtel carmine »
Hitonari:
“Très bien j’arrive, quelle chambre ? »
Tachibana :
« 12 »
Le blond serra très fort son portable contre lui. Regarda à droite, puis à gauche, avant de s’engager dans la rue. Il traversa le hall tête bêche et fila dans l’escalier. Il ne supportait pas les lieux clos, pas moyen pour lui de prendre l’ascenseur seul.
Il monta quatre à quatre les marches tandis que Carl peinait derrière lui. Arrivé en haut Carl s’arrêta et l’observa. Le blond venait de repousser sa capuche et se tenait devant la porte qui s’ouvrit sans qu’il eut besoin de frapper.
Une main se tandis vers lui et un visage de chat souriant le regarda d’un air affamé.
-J’ai bien cru que tu viendrais pas.
« Peur »Mima le blond.
-Je comprends rien.
Hitonari se mit à la recherche d’un calepin dans ses poches.
-Plus tard. Fit le brun en l’attirant à lui. On a toute la nuit pour discuter.
Et la porte se referma derrière eux.
Akane attira le blond contre lui et Hitonari noua ses bras autour de son cou tandis que le brun enlaçait la taille fine.
-J’en pouvais plus de t’attendre. Murmura-t-il. Je peux t’embrasser ? Demanda-t-il.
Le blond le regarda surprit. Il ne s’attendait pas à devoir donner sa permission mais acquiesça. Ils basculèrent sur le lit et Akane se pencha doucement vers lui pour prendre ses lèvres. Lentement avec douceur et patience, il savourait ce contact à la fois nouveau et si familier.
Ses mains cherchaient déjà le contact de sa peau.
-J’ai tellement envie de te toucher. Pitié dis-moi qu’il en est de même pour toi ?
Le blond enfouit ses mains dans les mèches brunes et répondit avec tendresse à ses caresses.
Si sa bouche ne prononçait aucun son, ses yeux parlaient pour lui et Akane y découvrait le pardon qu’il avait recherché bien des fois. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues.
Le blond le prit contre sa poitrine avec tendresse. Il était des situations qui se passaient de mots et celle-ci en était une…
Dehors derrière la vitre un téléobjectif immortalisa la scène…



