
TITRE : lost in the flash
AUTEUR : le mouffon
GENRE : yaoi
BASE : i’ll
CRITIQUE : mouffon@hotamil.com
LOST IN THE FLASH LIGHT 06
Résumé : Suite à une aventure avec Tachibana, Hiragi se retrouva viré de l’équipe nationale de basket. Désabusé, il se laissa embobiné par un agent sans scrupule qui utilise son nom, sa renommé et son physique à son profit. Profitant de sa faiblesse, il convint le jeune homme à poser pour des photographes plus ou moins « sains » et s’acquière son obéissant par la force.
Battu mais trop désabusé pour se défendre, Hitonari se laissa manipuler et perdit peu à peu son indépendance. Sauvé de justesse par un photographe qui l’avait prit pour modèle, il tente de se reconstruire et de se retrouver dans les dédalles de ses souvenirs.
Lors d’une journée comme une autre ou Carl se noie dans son travail. L’équipe de basket masculine du japon débarque pour une séance photo. A son grand désarroi il retrouve Tachibana. Face à face les deux garçons ne peuvent s’exprimer…Et c’est à nouveau sur un silence pesant qu’ils se séparent sans que rien n’ait été éclaircit entre eux.
Peu à peu Hitonari se doit de revenir dans le monde ; il reprend avec patience le basket mais ne se laisse toujours pas approcher. Carl décide de le présenter à un de ses amis qui enseigne dans une école pour sourd-muet.
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chap. 06
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Hitonari marqua un nouveau panier puis il rejoignit un petit groupe d’enfant. Le soleil brillait et réchauffait doucement son âme meurtrie par temps de mois de souffrances. Le temps s’écoulait lentement et paisiblement.
C’était son troisième été, déjà…Trois années qu’il vivait aux côtés de Carl. Et cela faisait 6 mois maintenant qu’il allait dans cette école deux fois par semaine. Avec beaucoup de temps, de patience, il avait réussit à entrer dans une pièce ou se tenaient d’autre personne. Subir le regard des autres à nouveau avait faillit lui faire perdre courage tant la terreur qu’il éprouvait le dominait totalement.
La première fois qu’il était venu, il était repartit aussitôt et avait couru se réfugier dans la voiture. Celle-ci aux vitres fumées lui avait permis de se cacher du regard des autres. Il n’avait pas pu, l’idée d’entrer dans cette pièce ou se tenait ces enfants l’avait pétrifié littéralement.
Mais peu à peu il était revenu le mois suivant puis peu à peu une fois par semaine pour assister aux cours puis tout le s jours repnant ses études abandonnées… Avec douceur les enfants l’avaient apprivoisés comme on apprivoise un animal sauvage. Ils l’avaient approchés avec lenteur, lui donnant le temps de les laisser venir à sa vitesse.
A présent il venait deux fois par semaine suivre un cours et arrivait à maîtriser la base du langage des signes. Carl venait avec lui, ainsi il apprenait lui aussi à communiquer avec lui d’une autre façon.
Il avait reprit un peu la photo mais uniquement en présence de Carl. Pas de défilé encore il n’était pas prêt mais il faisait quelque photo pour des couturiers pour des magazines de renommées nationales.
Au départ il avait crains les réflexions et les articles mais il n’y avait pas eu vraiment d’allusion à son passé. Mais cela l’avait grandement soulagé. Peu à peu il reprenait confiance toujours sous la protection de Carl. Même si parfois il lui arrivait encore de se proposer en paiement à celui-ci. Carl lui expliquait avec douceur qu’il n’était pas Son ancien manager.. Qu’il ne désirait pas être payer ainsi qu’il ne lui était pas redevable .
Il y avait des attitudes difficiles à perdre surtout quand on a perdu le respect de soi. Hitonari se frotta les yeux, le soleil commençait à cogner. Il mit sa main en visière puis se tourna vers les enfants. Pour remercier l’ami de Carl, il avait accepter de venir une fois par semaine aider à l’enseignement du basket dans l’école.
Les enfants c’étaient pris d’affection pour le silencieux jeune homme au regard triste. Et lorsque ceux-ci avaient découvert qu’autrefois il avait été dans une grande équipe de basket ils avaient à toute force voulu le voir jouer et c’est ainsi qu’il avait cédé et qu’il avait reprit le basket. Là il entraînait le groupe des ados pour un match amical avec une équipe universitaire.
Ceux ci étaient ravis c’était dans le cadre du rapprochement entre les différents handicaps et les non handicapés. Ce match serait la première sortie officielle du blond et il était terrifié. Il avait peur de ceux qu’il risquait de rencontrer mais Carl le soutenait et le poussait à sortir de sa coquille de cristal.
Les yeux clairs se rétrécirent légèrement. Il venait de finir l’entraînement. Dés que les ados furent rejoignent par leurs parents il prit la fuite, la voiture de Carl attendait il s’y précipita et se cacha derrière les vitres fumées. Là il soupira de soulagement. Il se sentait enfin à l’abris.
Carl lui sourit avec douceur.
-Ca va ? Demanda-t-il.
Le blond hocha la tête esquissant un faible sourire.
Sourire qui illumina totalement Carl. Quel bonheur de le voir à nouveau sourire ! C’était incroyable ce changement depuis qu’il était entré dans cette école et qu’il était devenu leur entraîneur, il revivait littéralement.
Carl le regarda se rouler en boule à l’arrière du véhicule. Il avait de nombreuses attitudes défensives et enfantines. Comme celle de se recroquevillé quand il était fatigué ou de se cacher quand il y avait du monde. Il avait beau essayer de le rassurer. Rien à faire, les évènements était encore trop frais dans sa mémoire.
Il se réveillait encore parfois la nuit et ne pouvait dormir que la lumière allumée. Ils avaient été vidés son appartement, récupérant les souvenirs d’une vie antérieure. Comme l’époque du lycée auprès d’Akane et des autres lui semblait loin, et encore plus l’époque ou Akane venait passer la nuit chez lui. Ou ils discutaient pendant des heures de leur futur carrière. Il n’avait jamais envisagé qu’ils viendraient à vivre loin l’un de l’autre…
Ils avaient imaginé vivre dans la même maison.. Partager le même appart.. Tant de chose…Mais aujourd’hui tout cela n’était plus qu’un vieux souvenir nostalgique. Il n’avait pas eu de leurs nouvelles depuis le jour ou il les avaient vu chez Carl pour les photos. Et il n’avait pas osé aller voir l’un de leur entraînement. Encore trop de souvenirs et trop d’injustice en lui.
Il lisait toujours le moindre magazine qui parlait d’eux, les photos d’Akane et les articles le mentionnant encombraient un album caché sous son lit. Album qu’il feuilletait en cachette. Il avait fermé les yeux et somnolait à l’arrière du véhicule, une couverture le recouvrait malgré que l’on soit en été.
Carl s’arrêta pour chercher du papier photo et se gara non loin de son lieu de travail. Laissant le blondinet dormir il sortit et ferma la voiture. Lui laissant un petit mot sur la banquette afin qu’il ne s’inquiète pas.
Lorsqu’il revint un peu plus tard, le blond avait quitté le véhicule. Inquiet il se mit à interroger les gens aux alentours. Mais personne ne l’avait vu… Réveillé par le silence qui régnait, Hitonari s’était redressé et lisant le petit mot avait décidé d’aller jusqu’à la librairie.
Habituellement il ne sortait jamais seul. Mais comme le lui avait justement fait remarquer les enfants il devait réapprendre à aller seul dans le monde. Cela lui avait demandé beaucoup d’effort de sortir. Mais il s’était finalement décidé. Il s’était rendu jusqu’à la librairie de l’autre coté de la rue.
Alors qu’il cherchait le dernier magasine de basket, il tomba sur une vidéo de charme… La jaquette le fit frémir d’horreur…C’était lui … Pas de doute possible.. Mais il n’avait pourtant jamais tourné ce genre de chose. Il blêmit. Il prit la cassette d’une main tremblante, avec son livre et son magasine il gagna la caisse. Espérant que le vendeur ne ferait pas attention avec la ressemblance frappante de la couverture.
Il sortit en trombe du magasin la tête comme un bouillon et heurta violemment Carl qui le cherchait. Celui-ci le récupéra de justesse. Le blond tremblait, il plongea son regard pale dans le sien et lui mit la cassette sous le nez.
-Allons nous en…Murmura Carl.
Il prit le blond par le bras et l’entraîna jusqu’à la voiture. Décidément il n’en avait pas fini avec ce manager corrompu.. D’où est-ce qu’il sortait cette vidéo maintenant ? Ils montèrent dans la voiture et Hitonari continuait de fixer la vidéo effaré.
Les images le représentaient bien.. Mais comment était-ce possible.. Un montage ? Ou bien quelque chose qui est à voir avec ces trous de mémoire sur les soirées passées avec son manager et ses « amis »…
Carl serra les dents encore quelques choses qui allaient leur pourrir l’existence. Une atteinte de plus. Il pensait en avoir fini avec ça maintenant mais visiblement celui-ci tenait à prendre sa revanche sur ce qu’il avait perdu. Cette vidéo risquait bien de détruire tout ce qu’ils avaient eu tant de mal à reconstruire.
Ils rentrèrent rapidement. Le blond monta quatre à quatre les marches menant à sa chambre ou il s’enferma à clé. Demeurant sourd aux appels de Carl qui lui demandait d’attendre. Mais Hitonari ne voulait pas attendre, il voulait comprendre. Il voulait savoir ce que cela signifiait. Qu’avait-il fait alors qu’il ne se souvenait de rien ?
Il mit la cassette dans le magnétoscope et passa le début de la bande en accéléré…
Carl tambourinait contre la porte close depuis une heure et s’égosillait à l’appeler sans qu’il ouvre. Muet d’horreur devant le film qui défilait le blond laissait ses larmes couler le long de ses joues. C’était abominable. Comment avait-il pu se servir de lui ainsi ? Et sans qu’il ne se doute de rien… Il n’avait jamais imaginé que les choses pourraient aller si loin.
Maintenant que lui restait-il ? Si cela était rendu public … Il ne lui resterait plus rien. Il ne pourrait plus jamais affronter le regard de Tachibana. Etait-ce à cela qu’allait désormais être réduite sa vie… Cette dernière attaque terminait de détruire tout autour de lui. Ce n’était qu’une preuve de plus qu’elle ajouterait à son dossier. Prouvant ainsi à cet être qui comptait tant pour lui qu’il avait toujours été comme ça. Travestissant la nuit qu’il avait passé ensemble en quelque chose d’immonde.
Lui, qui avait enfin décidé de l’affronter. Lui qui commençait à revenir sur le devant de la scène par le monde de la mode risquait de tout voir s’effondrer à nouveau. Et qu’allaient penser les parents de tous ses enfants à qui il apprenait ce sport merveilleux qu’était le basket ?
Il ne voulait pas que cela disparaisse..
Non par cela…
Durant les jours qui suivirent, Hitonari se livra à un véritable marathon, entre les séances photos, les entraînements pour lui et pour les jeunes, ses cours. Il ne s’accordait pas un instant de repos, il voulait mettre un maximum de chance de son côté et pour cela la bataille qu’il livrait contre lui-même lui donnait des insomnies et réveillait ses pires angoisses et ses nuits étaient peuplés de cauchemars.
Carl observait son jeune protéger se livrer à une bataille sans se laisser la moindre chance. Il ne s’accordait aucune faveur. Qu’était-il arrivé à son chaton perdu et abandonné ? Il avait reprit grâce à l’aide de Carl une équipe d’amateur qui n’avait certainement rien à envier à ses anciens amis.. Des casiers à faire peur, des vies brisées qui se reconstruisaient autour de ce sport.
Pourtant la peur ne le quittait pas, chaque match amenait son lot d’insomnie et mettait sa fragilité à rude épreuve. Mais il ne voulait pas se laisser briser à nouveau. Non, car cette fois il avait un soutien. Un soutien qui lui avait fait défaut lorsqu’il en avait eu besoin autrefois. Un regard fort et stable qui était là lorsqu’il se retournait. Lorsqu’il se réveillait la nuit.
Quelqu’un qui n’avait pas peur d’avouer qu’ils étaient avec lui, qui ne craignait pas le regard des autres, les critiques dont on ne manquerait pas de le salir.. Carl était présent près de lui, il savait, il le connaissait… Il ne le jugeait pas… Il avait vu ses blessures et ses souffrances, il avait pansé ses plaies et savait qu’il ne mentait pas.. Qu’il n’avait jamais été que fidèle à lui-même sans jamais se renier.
Et c’était grâce à cette force qu’il trouvait le courage d’avancer enfin et de ne plus s’enfoncer lentement et inexorablement.de passer du cap de la victime à celui d’être humain.
Le temps avait continuer à s’écouler.
La terre ne s’était pas arrêter parce que cette vidéo était sortit.
Le monde n’était pas tomber en poussière.
Il était toujours là.
Il était vivant.
Il n’avait plus qu’à remonter…
Il était tomber si bas..
Il ne pouvait plus descendre.
C’est ce que Carl n’arrêtait pas de lui répété inlassablement, séance après séance. Maintenant qu’il était tout en bas, qu’on avait salit son nom, sa réputation, il n’avait plus qu’à remonter. A leur prouver à tous qu’il pouvait être le plus fort. Plus fort que les médisances et la cruauté des gens. Leur prouver qu’il n’avait rien perdu à cause de cela. Bien au contraire. Leur démontrer que cela l’avait rendu plus fort.
Et c’était avec cela qu’il continuait d’avancer. Il tombait aussi souvent. Se raccrochant à une image mais il se relevait à chaque fois. Car c’était tout ce qui lui restait. Il voulait pouvoir un jour se dresser à nouveau devant lui. Devant eux. Avec une équipe, avec une vie qu’il aurait gagner, ni par son nom, ni par autre chose, à la seule force de sa volonté.
Alors avec lenteur il gravissait le chemin qui le ramènerait un peu plus chaque jour près de lui. Un jour il voulait pouvoir lui jeter le magasine qui le discréditait et le montrait nu à la figure et lui cracher qu’il s’en foutait… Bien sur ce n’étaient que des chimères, Mais jour après jour cela l’aidait à se lever et à se battre.
Carl posa une main affectueuse sur les longs cheveux blonds.
-Tu devrais les couper, tu ne crois pas..
Le blond leva ses yeux clairs sur lui.
-Changer de Tête pour changer de vie.
Il prit une mèche blonde entre ses doigts et joua avec. Il s’était habitué à avoir les cheveux longs. Mais cela pouvait ne pas être une mauvaise chose. Mais il allait devoir le faire avec l’accord de tous ceux avec qui il travaillait.
Carl lui souriait doucement. Il le voyait changé peu à peu et se relever. Mais il n’entendrait plus jamais sa voix. Seul son regard exprimait des choses, des souvenirs qu’il capturait avec son appareil photo.
Carl restait son photographe attitré et le blond refaisaient peu à peu la une des journaux. Après les différents procès pour récupérer sa fierté et son droit d’exister, faire reconnaître ce qu’il avait vécu. La pub avait récupéré son image pour différent slogan sur le droit à la différence, le respect et diverses campagnes pour briser le silence même quand on est un homme.
Lorsque enfin les blessures de son corps avaient disparut, il reprit le chemin des Podiums ou son androgynie toujours aussi flagrante attirait les regards. A travers cette fausse image qu’il donnait de lui, il pouvait avancer la tête haute. Tandis que chez lui, cloîtré, il continuait à s’enfermer terrassé par la peur. Mais chaque jour il combattait à sa façon ses propres démons.
Puis le jour tant attendu fini par arriver… Le match tant redouté, la confrontation entre son passé et son présent.



