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TITRE : un avenir compromis

AUTEUR : le mouffon

GENRE : yaoi

BASE : i’ll génération basket

 

CRITIQUE : mouffon@hotmail.com

 

 

 

UN AVENIR COMPROMIS chap. 08

 

 

 

 

 

Le médecin aida Tachibana à passer dans le sas et à se changer puis l’installa avec moult précaution sur un fauteuil près du blond.

-Tu ne pourras pas rester longtemps.

-Il a reprit connaissance ?

-Pas encore. Mais il était très affaiblit quand on l’a opéré. Il faut lui laisser le temps. Mais son organisme réagit bien pour le moment.

-C’est quoi ce sirop d’orange ?

-Ce n’est pas du sirop, c’est pour aider son organisme à accepter la greffe.

-Ah bon. Je peux rester seul avec lui ?

-Oui mais pas longtemps, 5 minutes pas plus.

-D’accord. Vous êtes radin !

-Il n’est pas en état de se défendre, le moindre microbe risquerait de le tuer.

-Je suis pas un microbe. Marmonna Tachibana.

Le brun contempla le visage pâle de son partenaire. Le voir ainsi lui était douloureux. Surtout qu’ils s’étaient séparés sur une bagarre. Mais Akane était comme ça il réagissait sur le vif et réfléchissait après coup.

 

Et puis quelle idée avait eu le blond de venir lui demander de sortir avec lui. Comme ça de but en blanc ? Comme si lui un garçon pouvait accepter de sortir avec un autre garçon ! Il s’était vraiment dit qu’il avait perdu l’esprit et l’avait frappé.

 

Le seul fait d’imaginé un garçon en train d’en embrasser un autre l’écœurait. Mais aujourd’hui, il voulait bien lui donner un baiser même sur la bouche si ça pouvait lui rendre son partenaire de basket.

 

Il tendit la main vers les doigts blancs posés inerte sur les draps et y glissa les siens. Sa main était toute fine toute décharnée, il voyait ses veines au travers de sa peau trop clair. Tous ses fils qui pendaient partout, ce battement régulier qui résonnait dans toute la pièce, tout cela avait quelque chose d’effrayant.

 

Tout ce qu’ils avaient partagés se résumait maintenant au bruit de cette salle aseptisé dans laquelle reposait son partenaire. Si seulement il avait ouvert les yeux plutôt, ce n’était pourtant pas de la faute du blond s’il avait été aveugle à ce point. Hiragi lui avait quand même envoyé des messages explicites à plusieurs reprises mais lui n’avait rien vu venir.

Leur conversation et les gestes tendres du blond auraient du le mettre sur la voie. Au lieu de ça, il avait tout simplement nié l’évidence, bien que chez lui l’évidence ne veuille pas dire grand chose. Mais maintenant il ne voyait plus ça. Il ne repensait qu’à ça, il regrettait presque de ne pas avoir pousser le jeu plus loin, beaucoup plus loin lorsqu’il en avait eu l’occasion.

 

S’il n’avait pas été si bloqué par le fait que ce soit un garçon qui lui fasse du rentre dedans. 

Il farfouilla dans la poche de sa chemise et en sorti une enveloppe blanche toute chiffonnée.

« Akane »

Le médecin entra pour lui indiquer la fin de sa courte visite et observa les deux mains jointes.

-Il te tient tellement à cœur ?

-Bof.

-Qu’est-ce que c’est ? Demanda-t-il en désignant l’enveloppe.

-Une lettre.

-Je le vois bien. Sourit l’homme.

-C’est lui qui l’a écrite.

-Tu ne l’as pas ouverte ?

-Non.

-Pourquoi ?

-Je ne sais pas. Quelque chose me dit que ce qu’il y a dedans ne va pas me plaire. Alors je l’ai pas ouverte.

-S’il te l’a écrite, il devait avoir de bonnes raisons, tu ne penses pas.

-Non… Elles sont mauvaises ses raisons. Marmonna le brun.

-C’est pourtant lui qui a tenu à ce que tu viennes ici te faire opérer non ?

-Ouais.

-Et il n’a pas eu raison ?

Akane se mit à bouder. La seule idée que Hiragi puisse avoir raison l’énervait. Le médecin sourit devant l’air buté du brun.

-Il s’est quand même donné du mal pour que tu viennes ici, non ?

-Mouais.

-Il pensait que c’était ce qu’il y avait de mieux pour toi. Tu sais, son père est un bon ami à moi et il m’a dit combien c’était important pour son fils que tu reçoives les meilleurs soins. Il aurait promis à peu près n’importe quoi pour ça.

Le médecin marqua une pause.

-Son père m’a aussi dit qu’il ne l’avait jamais vu aussi heureux que depuis le jour où il t’avait rencontré et son frère m’a dit à peu près la même chose.

-Ouais, ouais, je sais.

 

Le brun bougonnait, il savait tout cela. Il le savait car il éprouvait la même chose pour le blond. Sa vision du basket, sa vie toute entière avait été bouleversée le jour où il avait croisé ce garçon aux cheveux clairs et au teint pâle. Il n’avait plus pensé qu’à lui.

 

-Il m’a dit que j’étais son seul véritable ami. Que quoi qu’il arrive, rien ne changerait ça. Le jour où il est passé me voir avant que je parte.

-Mais ce n’était pas assez, n’est-ce pas ? Tu attendais bien plus que cela de lui. Tu aurais voulu qu’il soit là tous les jours, qu’il vienne te voir qu’il te parle encore de votre avenir. Mais te voir ainsi avait brisé son rêve, ce rêve qu’il avait construit avec toi et c’était insupportable pour lui.

Akane ne répondit rien.

-Et tu ressens ce qu’il a ressentit en te voyant sur ce lit d’hôpital lorsqu’il ignorait si vous aviez encore un avenir ensemble.

-Adversaire ou partenaire peu m’importe du moment qu’on puisse se retrouver ensemble sur un terrain de basket.

 

Le médecin l’aida à se relever et le raccompagna à sa chambre. Tachibana s’allongea et ne tarda pas à s’endormir. Il ne pouvait de toutes les façons rien faire de plus pour l’instant. Il devait tout comme Hitonari l’avait fait avant lui attendre patiemment désormais que les choses cicatrices d’elle-même.

 

Quelques jours plus tard, Akane quittait Nagasaki sans avoir revu son ancien partenaire. Il savait que le blond avait repris connaissance et cela lui suffisait. Il regagna Kouzu, il allait l’attendre comme Hitonari l’avait fait avant pour lui, il allait l’attendre certes mais en haut de l’échelle, au blond maintenant de venir le rattraper afin qu’il l’éclate sur le terrain comme il se l’était promis le jour où il l’avait rencontré et avait accepté de faire équipe avec lui.

 

Peu importait ce qui arrivait, rien n’entamerait leur amitié. Amitié ? Tachibana hésitait, il tenait au blond de cela il était sur. Mais quel sentiment devait-il mettre sur ce qu’il éprouvait réellement.

Les caresses du blond, ses lèvres sur son corps, sa chaleur autant d’élément qu’il avait rejeté en bloc quand le blond lui avait parlé d’amour. Mais le voir ainsi, ce sentiment qui l’avait étreint en le voyant sur le point de mourir, il avait cru mourir lui aussi.

 

Impossible d’expliquer ce qu’il avait ressentit à cet instant. Mais il n’avait jamais eu autant de regret qu’à cet instant là. S’il avait u revenir en arrière, il aurait été beaucoup plus loin avec lui, de cela il en était sur. S’il c’était seulement douté de quoique se soit.

 

Il soupira et leva ses yeux sombre vers le ciel. Il devait croire en lui, en sa volonté de le revoir. En sa promesse qu’ils seraient toujours ensemble sur un terrain de basket, adversaire ou partenaire peu importait du moment qu’ils étaient ensemble et pouvaient jouer.

 

Le basket n’était pas dissociable de Hiragi c’était la même chose, ça allait ensemble.

 

 

Le temps sembla soudain s’être arrêté pour Akane

Il avait cessé de se rendre aux entraînements et avait commencé un petit boulot sans intérêt dans un quelconque snack non loin de chez lui. Il ramenait ainsi sa part de bouffe et cela suffisait  pour que sa mère ne lui prenne pas trop la tête avec ses études.

 

De temps en temps il voyait Sumire, mais elle n’éveillait plus rien en lui.  A peine arrivait –il tant bien que mal à se motiver pour lui répondre quand sa mère l’invitait à dîner. Mais c’était à peine des ronchonnements, sa motivation restait inerte.

 

Bien loin de là et de ses considérations bassement matérielles, un jeune homme regardait blasé les 3 pauvres poils qui se battaient sur son crâne désespérément chauve. Il passa une main frêle et lasse sur sa peau recouverte d’un minuscule duvet blanc comme neige.

 

Deux semaines c’était écoulé depuis qu’il avait reprit conscience et il arrivait à peine à se traîner péniblement jusqu’à la salle de rééducation. Il ne voyait pas quand est-ce qu’il pourrait retourner sur un terrain de basket et encore moins mettre une raclée à son enfoiré et pourtant adorable ex partenaire.

 

Il laissa échappé un soupir et se traîna  jusqu’à son lit.

Il avait une heure devant lui pour se reposer avant sa prochaine séance de radiothérapie. Il devrait les faire pendant encore deux mois complet et ensuite si aucune tache n’apparaissait au scanner, il continuerait seulement la chimiothérapie et pourrait rentrer chez lui avec son traitement durant 6 mois.

 

Cela devait fonctionner, son idiot de partenaire était venu lui offrir une nouvelle chance, une nouvelle vie, il ne pouvait pas perdre. Chaque fois qu’il avait cru que tout allait s’arrêter pour lui, cet idiot était apparu devant lui.

Il ne devait pas le décevoir, il devait revenir même si ce n’était pas au top, même si cela ne devait être que pour un seul match, il devait y arriver et lui faire face.

 

Les journées s’écoulaient toutes identiques à elles même, avec indubitablement les mêmes rituels, le levé, le petit déjeuné, les prises de médicaments, les examens qui se succédaient, les séances de rééducations pour retrouver un peu de sa musculature qui avait fondu comme neige au soleil, entre le coma artificiel et les médicaments.

 

Un mois, puis deux, puis six et enfin le retour à la maison, mais toujours les examens, toujours les traitements et l’angoisse d’un mauvais résultats.

Un retour vers les cours de l’université par correspondance pour rattraper un peu de son retard, et des souvenirs. Tant de souvenirs chaque jour le rapprochait de son but, il devait y croire de toutes  ses forces.

Est-ce qu’il savait ?

Il l’ignorait.

Mais parfois lorsque la sonnette retentissait, il sursautait. Il restait alors aux aguets à attendre. Attendre cette voix, à trembler comme une jeune fille. Il se sentait ridicule à chaque fois. Mais son cœur battait alors si fort en lui qu’il le sentait résonner dans toutes les parties de son corps.

 

Ce matin là, le soleil éclairait doucement la mer, debout le nez au vent les pieds nus enfoncés dans le sable, il respirait à plein poumon l’odeur saline de la marée. Il était excité et énervé. Le jour qu’il attendait tant était arrivé. Enfin après cette terriblement longue et douloureuse absence, il allait le revoir, sur ses deux jambes, sur un terrain, il était dans un état tel qu’il en aurait hurlé de plaisir, s’en serait rouler par terre tant cela lui était jouissif.

 

Mais il se gardait ça pour plus tard, pour l’heure il avait rendez-vous avec son équipe, et accessoirement avec sa tête de poulpe favorite à qui il allait mettre la raclée du siècle. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il releva les épaules en inspirant très fort. Il ne s’était jamais sentit aussi bien depuis… depuis très très longtemps.

 

 

14h30 le coup d’envois retentit sous les cris des supporters venus assistés à ce match entre l’équipe universitaire de Kouzu et une équipe de challenger venu dont ne savait où et composer pour la plupart de nom que tout le monde ignorait.

Tous ?

Non un seul nom parlait à tous les joueurs

Mais pour l’heure il n’était pas sur le terrain, ce qui, faisait beaucoup chuchoter, et enrager un brun teigneux qui du coup foirait systématiquement ses passes et envoyait le ballon dans les gradins.

-Ou il est ? Mais ou il est ? Marmonnait Tachibana de plus en plus hargneux.

Sur le banc de touche les remplaçants de l’équipe adverses, semblaient eux aussi être très impatient et trépignaient comme des gosses.

 

Tachibana lança un dernier ballon rageur sur le sol et celui-ci rebondit très haut, trahissant l’énervement du joueur qui se fit sortir alors qu’on approchait de la fin de la première mi-temps.

Le brun alla s’énerver après sa serviette, alors que son équipe menait facilement au score. L’entraîneur de l’équipe adverse demanda un changement.

Un changement ?

Si près de la fin ?

Cela n’était pas normal.

Des vestiaires s’avança une silhouette longiligne et celle-ci alla rejoindre l’équipe challenger. L’entraîneur lui dit quelques mots et le jeune homme hocha la tête. Il commença à se dévêtir et s’approcha du terrain sous le regard électrisé de ses co-équipiers.

 

Il enleva son sweet à capuche et le numéro 9 apparu sur le dos de son maillot.

Hitonari se tourna  vers le banc de touche de leur adversaire et lança un sourire moqueur à son brun adoré.

Tachibana bondit littéralement du banc et s’élança vers lui.

Mais le blond ne lui laissa pas le temps de s’approcher et entra sur le terrain. Il rejoignit ses équipiers et l’arbitre siffla la reprise du match.

En quelques secondes l’ambiance du match changea et le score aussi. Il semblait être sur tous les fronts en même temps, en attaque et en défense, et les points de retard remontaient rapidement. Hitonari fit une pause le temps d’une demi-seconde et regarda son frère droit dans les yeux.

-Ne crois pas que tu puisses m’arrêter !

Takuya leva unsourcil surprit.

-Tu n’as jamais joué avec moi. Tu ne connais pas mon timing. Tu ne pourras jamais bloquer mes passes.

Et en disant cela il servit une nouvelle passe à l’un de ses équipiers qui alla marquer.

-Le seul qui puisse m’arrêter  n’est même pas sur le terrain.

 

Sur la touche Tachibana pestait et exigeait son retour sur le terrain. Mais l’arbitre siffla la fin de la première mi-temps et le score des challengers était remonté de 9 points. Le tout en une petite dizaine de minutes.

 

Le brun aurait voulu profiter de la pause pour aller parler au blond, mais celui-ci était très entouré parses équipiers et il quitta la salle avec un homme trop vite pour qu’Akane puisse les suivre.

 

Quel retour !

Tachibana n’en revenait pas.

Il ne s’y attendait pas.

Enfin si, il s’attendait à le voir.

Mais pas comme ça, pas le voir surgir alors qu’il ne s’y attendait pas. Cela lui avait fait un choc. Il se souvenait de son partenaire étendu presque mort sur ce lit d’hôpital et là il jouait, il montait au panier comme si rien ne c’était passé.

 

Mais il allait se venger, au oui, il ne perdait rien pour attendre le blondinet. Akane ronronnait de délectation.

Takuya le regarda, mais qu’est-ce qu’il allait encore leur mijoter celui-là….

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A suivre

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