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TITRE :  Souvenirs oubliés

AUTEUR : le mouffon

GENRE : yaoi

BASE : i’ll génération basket

 

CRITIQUE : mouffon@hotmail.com

 

 

 

 

SOUVENIRS OUBLIES chap 06

 

 

 

Hitonari fouillait le sol désespéré, il n’arrivait pas à la retrouver. Il avait beau chercher sous le moindre brin d’herbe, il ne la voyait pas. Le calme était enfin tombé sur l’hôtel depuis un moment et il était toujours là agenouillé dans l’herbe, seulement vêtu d’un yukata d’été qui s’ouvrait sur ses jambes blanches.

 

Dans les couloirs, une silhouette aux cheveux hirsutes bailla à s’en décrocher la mâchoire d’une façon fort peu discrète. Tachibana n’arrivait pas à dormir. Il n’avait cessé de revoir le visage du blond tandis qu’il tenait Sumire dans ses bras.

 

Il avait donc décidé d’aller barboter dans les onsens  histoire de se calmer et de trouver le sommeil. C’était bien la première fois aussi loin qu’il s’en souvienne qu’il n’arrivait pas à dormir. Mais en s’y rendant, il longea le couloir extérieur qui donnait sur le jardin et là, il vit Hiragi vêtu de son léger yukata et armé d’une lampe torche.

 

Tachibana s’avança vers lui à nouveau énervé.

-Qu’est-ce que tu fous là ?

Hitonari leva son regard pâle vers lui.

-Je cherche mon alliance. Murmura le jeune homme.

-Parce que tu crois que tu vas la retrouver ? Demanda froidement le brun.

Silencieux le blond baissa ses yeux qui s’étaient embués de larmes. C’était par trop cruel de sa part d’avoir fait cela.

-J’en ai besoin. Souffla Hitonari d’une voix tremblante.

-Je ne veux plus te voir me tourner autour. Cracha le brun toujours remonté contre lui.

Le blond se contenta d’acquiescer en silence.

 

Akane serra les poings avant de jeter la délicate alliance au visage du blond. Surpris le blond la rattrapa au vol.

-Je l’avais pas jeté ! Marmonna le brun  en grinçant des dents.

 

Profondément soulagé le blond la serra contre lui et la repassa à son doigt. Son cœur battait sourdement et il était tellement soulagé qu’il la porta doucement à ses lèvres sous le regard dur du brun qui ne comprenait rien à la scène.

-Merci. Murmura ému le blond.

-Tu ferais mieux de la jeter ! S’énerva le brun.

Le blond lui sourit alors avec tendresse.

-Je ne peux pas… C’est encore trop tôt pour moi. Je comprends que tu ne puisses concevoir ce que je ressens. Mais je ne peux pas oublier sur un simple commandement ce que j’ai vécu avec toi. Je ne peux pas oublier qu’on s’est aimé et qu’on a vécu deux années ensembles.

 

Hitonari qui était toujours agenouillé au sol se tourna légèrement vers lui, faisant s’ouvrir encore davantage le kimono qui l’habillait et découvrait ainsi ses longues jambes blanches au regard sombre. Celui-ci ne pu détourner son regard durant un long moment. Ses yeux suivant la courbe qu’elles dessinaient et remontant vers sa taille et son torse pâle que seul éclairait la faible lueur de la pleine lune.

 

Exaspéré par son propre comportement Akane finit par se détourner.

-Rhabille-toi ! On dirait une pute comme ça ! Marmonna le brun.

Hitonari se redressa et referma soigneusement son vêtement  ne laissant plus rien apparaître de sa peau pâle. Il s‘inclina devant Akane et s’éloigna sans un mot. Il disparu au coin du couloir laissant Akane passablement irrité par son comportement.

 

Le brun resta un long moment dehors à tenter de remettre de l’ordre dans ses idées et à se calmer avant de se décider à aller prendre son bain. Il finit par oublier partiellement la scène qui venait de se dérouler, de toute façon, ce que faisait ou pensait le blond, il s’en fichait éperdument, n’est-ce pas ? Du moins c’était ce qu’il tentait de se persuader.

 

Il revoyait les longues jambes musclées, bien fines et fuselées pour un mec, une peau trop blanche pour un japonais, des yeux gris clairs tellement lumineux qu’il lui semblait y voir se refléter son âme.

 

Et puis pourquoi voir son image se superposer à celle de Sumire quand il faisait l’amour. Ca non plus il ne pouvait pas l’expliquer, un désir sourd et sauvage avait envahi son être à l’idée de l’imaginer sous son corps, de le posséder avec une force presque animale qui l’effrayait un peu.

 

A ces images se mêlaient celles qu’il avait vu de lui chez le blond. Cette simple pensée suffisait à faire naître en lui un désir sournois et incohérent. Il secoua vivement ses mèches brunes et se dirigea à pas vifs vers les bains.

Un bon bain chaud allait le calmer. Mais avant tout une bonne douche glacée.

 

Il se jeta de la douche frigorifique aux bains chauds éclaboussant tout autour de lui. Enfin à cette heure-ci il ne pensait qu’il pourrait arroser quelqu’un et il s’en fichait quelque peu, à vrai dire.

 

Tachibana émergea de l’eau et s’ébroua comme un chien fou et se prit une serviette en pleine tête. Il s’apprêtait à engueuler vertement le jeteur lorsque son regard se posa sur la silhouette du blond. Celui-ci repoussa une mèche blonde qui lui chatouillait le nez, les éclaboussures faisaient de minuscule ruisseau sur sa peau blanche et s’écoulait lentement sur celle-ci.

 

Tachibana comme hypnotisé par l’une d’elle suivait la goutte qui glissait le long de la gorge blanche, puis sur l’épaule, filait à toute allure sur le torse musclé avant de se perdre dans l’eau blanchâtre.

 

Le blond releva la tête enfin et regarda le brun qui semblait lobotomisé sur place sans comprendre ce qui lui arrivait.

-Hé ! S’exclama le blond. Ca va ?

Tachibana déglutit péniblement et essuya la bave qui menaçait de lui couler au menton.

-Ouais ! Marmonna-t-il. Qu’est-ce que tu fous là ?

-Je prends un bain. Répondit du tac au tac le blond.

-Ah ?

-Ouais.

Tachibana alla s’asseoir à ce qu’il jugea une distance respectable selon lui.

Soit, 1 mètre à côté du blond. Mais le geste de nervosité du blond ne lui échappa pas. Il rongeait son alliance par réflexe et le bruit énervait le brun.

-Arrête avec ça !

-Pardon ! Marmonna le blond en plongeant ses mains dans l’eau.

-Faut que tu comprennes que c’est difficile pour moi.

-Parce que ça ne l’est pas pour moi aussi peut-être ?

-Comment je pourrai le savoir ?  S’énerva à nouveau le brun. Je suis sensé te connaître avoir vécu des trucs avec toi sauf que pour moi ça représente rien ! Et tu es là à me tourner autour.

-Je ne te tourne pas autour. S’exclama le blond. Et si tu as des problèmes de libido, c’est pas à moi de les régler.

-J’ai pas de problème de libido.

-T’en as toujours eu c’est pour ça que t’as fini avec moi.

-Ah ?

-Ouais.

-Explique-moi ça.

-T’as jamais trouvé ta place avec une fille même si tu tenais à elle. C’est pour ça que tu es …étais avec moi. Parce que je te connaissais et je t’apportais ce dont tu avais envie et besoin.

-Comprends rien. Marmonna le brun.

 

Le blond s’avança vers lui et réduisit à 0 le mètre qui les séparait et il posa sa main entre ses jambes faisant réagir le brun au quart de tour.

-Voilà pourquoi.

Akane n’en revenait pas de la réaction automatique de son corps.

Le blond le tenait et massait doucement son membre et il avait déjà le barreau et le souffle court. S’il n’avait pas été aussi surpris par sa propre réaction, il en aurait gémit de plaisir.

-Tu vois que tu ne m’as pas totalement oublié. Tu réagissais toujours comme cela.

-Tu es un mec !

-Ca fait de moi quelqu’un indigne d’être aimé ?

-Je suis un mec aussi, pourquoi ? Gémit le brun entre plaisir et incompréhension.

-C’est un fantasme. Souffla le blond à son oreille.

Les oreilles en questions frémirent et le brun ferma les yeux. Il était au supplice, c’était très agréable.

Un fantasme. De le faire avec un garçon ?

 Il n’avait pourtant pas ce genre de préférence.

Alors pourquoi le laissait-il continuer ?

Il ne pouvait l’expliquer. Ce qu’il s‘expliqua encore moins ce fut de l’attirer à lui et de le mettre à califourchon sur ses hanches pour le sentir contre lui. Il ne se comprenait plus.

-Sortons. Fit le blond. Je ne vais pas t’achever ici.

 

Akane eut un mal fou à émerger et se mit à marmonner dans sa barbe contre l’injustice de devoir être laissé en plan. Mais le blond ne le laissa pas longtemps sur sa fin, à peine dans les vestiaires qu’il le colla contre un mur et l’acheva de main de maître.

 

Le brun en resta bouche bée, il n’osait plus faire un geste. Le blond s’écarta de lui et se détourna, il préférait ne pas le regarder, car dans son regard se lisait son propre désir. Tachibana semblait suffisamment bouleversé pour ne pas en rajouter.

-Je vais me coucher. Murmura le blond.

Et il abandonna le brun à son état comateux.

 

Akane se laissa glisser sur le sol, la tête entre les mains. C’était possible ce qui lui arrivait ? Il venait de se faire séduire par un mec qu’il ne connaissait pas enfin plus et qu’il n’avait croisé que 3 fois. Tout en lui était bouleversé. Son esprit, son cœur et son corps frémissaient encore de plaisir après ce bref échange qui avait été pour lui plus intense que sa nuit avec sa jeune épouse.

 

Il avait tout fait pour effacer le souvenir du blond de sa mémoire, celui de leur première rencontre. Son air ébahit lorsqu’il avait frappé à la porte, sa peau blanche ruisselante de gouttelettes d’eau. Il ne l’avait jamais oublié. Les photos incongrues et dénudées du blond qu’il possédait et ses réactions devant lui. Il ne les comprenait pas. Il était toujours énervé dés qu’il le voyait.

 

Mais pourquoi ?

Il avait besoin de se heurter à lui, de lui faire mal, mais il ne savait pas pourquoi il agissait ainsi. Et ce qui venait de se passer n’était pas des plus clair. Cette main entre ses jambes ce corps contre le sien. S’il n’avait eu les jambes aussi coupé par l’effet qu’il lui avait fait, il l’aurait probablement couché sur le sol pour le posséder.

 

Mais qu’est-ce qui lui arrivait ?

Il venait de se marier et soudain plus rien n’allait.

Il fallait qu’il sache.

Il se redressa et se rhabilla, puis se dirigea vers le premier étage où était logé les invités. Chambre 502, chambre 502… Il sortit la clé de sa manche, il avait du trouver une bonne excuse pour avoir un double de la clé. Quoiqu’il aurait pu se contenter de frapper mais il ne savait pas comment il allait être reçu alors…

 

Il glissa doucement la clé dans la serrure et ouvrit doucement la porte. Il se dirigea à tâtons, il n’y voyait rien. Il finit par trouver le rideau et le tira suffisamment pour que les premières lueurs du jour éclairèrent la chambre.

 

Couché sur le lit profondément endormit, une silhouette au corps gracile se soulevait à un rythme lent et paisible. Sa main gauche reposait près de son doux visage et l’anneau du mariage étincelait à son annulaire.

 

Le brun s’avança vers le lit et s’assit sur le bord sans bruit. Le corps bougea légèrement. Il se mit à plat dos et se rendormit tranquillement. Le visage aux traits fins et réguliers aurait pu sembler paisible,si les cernes et les traces de larmes sur ses joues ne lu avait laissé un air fatigué certes mais serein malgré tout. Tachibana tendit la main vers le joli visage. Joli si on lui avait dit qu’il penserait un jour cela, il aurait tué sur place le type en question.

 

Il effleura doucement son contour et les traits de celui-ci frémirent, les deux yeux papillonnèrent un instant et une voix ensommeillée lui répondit tandis qu’un doigt frottait les yeux embués de sommeil.

-Tachibana ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Le brun se pencha en avant.

-J’ai besoin de savoir.

-Savoir quoi ?

-Embrasse-moi !

Ce n’était pas une demande mais un ordre.

 

Hitonari se redressa et lui releva le visage avec douceur.

-Ca ne fonctionne pas comme ça. Souffla-t-il avec tendresse.

-J’ai besoin de savoir ! S’exclama le brun.

-Ne t’énerve pas. Ce n’est pas grave ce qui t’es arrivé. Je t’ai pris par surprise tu n’as pas à t’inquiéter pour ça.

-La ferme ! Tu n’écoutes pas ce que je dis ! S’énerva le brun.

-Chut ! Murmura le blond contre sa bouche.

 

Le cœur d’Akane rata un battement. Hitonari ne l’avait pas embrassé ses lèvres étaient seulement très proches des siennes et déjà son cœur s’emballait comme s’il venait de courir sur des kilomètres et était à bout de souffle.

 

-Fais-le.Souffla-t-il d’une voix étranglée.

Et ce fut cette demande auquel Hitonari répondit. Une demande tremblante, incertaine et fragile comme il l’était lui-même en ce moment. Terriblement désireux de profiter de la situation, à la fois heureux et désespéré de ce qu’il vivait.

 

Il apposa délicatement ses lèvres contre les siennes durant quelques secondes et s’apprêtait à se retirer lorsque Akane attrapa son poignet et exigea tout de suite plus. Ce n’était pas assez, pas convainquant, cela ne prouvait rien. Il voulait un vrai baiser.

 

Il prit le blond par la nuque et l’attira à lui pour lui voler un vrai baiser, cherchant de sa langue à ouvrir le passage vers la sienne et goûter à ce garçon qui semblait tout savoir de lui  et dont il avait rayé l’existence de sa vie.

 

En moins de temps qu’il n’en fallait, il se retrouva allongé sur le corps chaud qui le faisait frémir d’envie. Il sentait qu’il en était de même pour lui et il était satisfait de la réaction aussi vive que la sienne de son compagnon. Il sentait bon, il s’enivrait littéralement de son parfum, tel un petit animal, il le reniflait et lapait sa peau comme un sucre d’orge.

 

Le blond frémissait et tremblait sous ses caresses, il allait céder c’était obligé, son yukata déjà entrouvert avait terminé d’aller s’échoir sur le sol où peu de temps après celui d’Akane vint le rejoindre.

 

Il reprit ses lèves avec passion, le désir d’être sien le hantait depuis qu’il l’avait su en vie, près d’une année c’était écoulé et son désir, son besoin d’être à lui était toujours aussi impérieux et ce soir il lui donnait cette occasion.

 

Même si elle devait être la dernière il devait, en profiter, même si cela était contre la morale, il aurait bien des années pour regretter de ne pas l’avoir fait.

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