
TITRE : souvenirs oubliés chap01
AUTEUR : le mouffon
GENRE : yaoi
BASE : i’ll génération basket
CRITIQUE : mouffon@hotmail.com
SOUVENIRS OUBLIES
Un matin comme tant d’autre le soleil s’était à peine levé sur la ville. Comme chaque jour, il courrait sur plusieurs kilomètres, il passait toujours aux mêmes endroits, toujours à la même heure.
Il s’arrêtait un moment et son regard se posa sur la mer calme, bleue, paisible qui allait et venait se briser les murs du port. Puis toujours sans un mot, il repartait. Le temps du lycée était révolu et bien loin aujourd’hui. Les choses ne s’étaient pas terminés comme ils l’auraient souhaité. Même pour lui…
Le destin lui avait volé une partie de son rêve, de ses espoirs. Là-bas, très loin, au milieu de cette étendue bleu, ici, si calme se trouvait ce qui lui manquait.
Ils n’avaient pas pu prendre la même route. Lui, était partit sur la mer comme son père avant lui et il était loin de lui, du terrain et du ballon qu’ils aimaient tant et lui était resté sur terre.
Il continuait de courir.
Il attendait.
Il y avait quelque chose au fond de lui qui lui faisait mal.
Mais il ne savait pas quoi.
Quelque chose qui l’empêchait de respirer librement.
Mais lorsque enfin, il revenait au port, sa course redevenait plus fluide, plus légère, il pouvait à nouveau respirer. Alors il reprenait son jogging matinal, tandis qu’en bas sur le port, un homme en imperméable jaune canaris levait les yeux vers la berge.
-Il est encore venu…Marmonna-t-il.
D’autres yeux se levèrent tandis que le plus jeune poursuivait le déchargement.
-C’est pour toi qu’il vient. Se moqua une voix.
Mais celui à qui s’adressait ses paroles, se contentait de lui jeter un regard sombre. Il le savait, mais il n’y prenait pas garde, il avait d’autres soucis. Celui-là était bien le moindre d’entre eux.
D’ailleurs, cela l’énervait, que tout le monde l’ait remarqué. Peut-être parce qu’au début lui aussi guettait son passage à son retour tout comme à son départ. Le savoir là c’était suffisant il pouvait sentir son regard sur lui et cela le ramenait toujours vers la terre ferme. Un peu comme un bateau à sa bite d’amarrage.
Autrefois, il téléphonait.
Il lui disait.
-Je suis rentré.
-Ah ! Répondait la voix au téléphone.
Puis ils raccrochaient. Ils se retrouvaient de temps à autre sur le terrain de basket et échangeaient quelques balles, mais rarement des mots ou alors c’était des insultes. Une façon comme une autre de se retrouver et de vérifier que l’autre allait bien. C’était leur façon bien à eux de se prouver leur affection mutuelle. Cela les rassuraient probablement.
Ensuite ils rentraient chacun de leur côté, après avoir été mangé un curry comme à chaque fois. C’était un rituel, à chaque fois toujours pareil. Et puis quand le moment était venu, il disait.
-Je repars demain.
Il y avait alors un blanc. Ils cessaient de manger, l’autre hochait la tête et ne terminait pas son bol…
Alors lorsque le soleil se levait et qu’il reprenait la mer, il levait les yeux vers le rivage le cherchant du regard. Puis quand il avait croisé son regard pâle, il montait à bord et le bateau s’éloignait lentement vers l’horizon. Le regard ne s’éloignait que lorsque le navire avait disparu de son champ de vison.
Tachibana était devenu marin pour faire vivre sa famille et le blond était devenu basketteur pour réaliser leurs rêves à eux deux. Il lui semblait loin le temps du lycée. Ils se voyaient quelques fois quand il rentrait quelques heures par-ci, par-là. Puis peu à peu, ils avaient passé davantage de temps ensemble. Ils se gardaient des moments plus longs, plus souvent.
Et puis un jour, il avait débarqué directement chez lui en pleine nuit. Alors pour qu’il n’y ait pas de questions, il lui avait donné un double de ses clés. Du coup il s’incrustait de plus en plus souvent. Parfois il rentrait et il était là. Il s’était douché, lui avait piqué des fringues et squattait son lit en l’attendant tout en matant un film bien sanglant.
Quelques fois il restait dormir. Et d’autres fois, il rentrait chez lui. Cela variait selon la saison, la pêche, le moral et l’humeur chez lui. Mais il passait de plus en plus de temps avec lui, même si les autres ne s’en apercevaient pas car le brun en disait jamais quand il rentrait, ni quand il partait. Il n’y avait que le blond à être au courant.
C’était une étrange relation qui s’était instauré comme ça de façon étrange et non conventionnel. Le blond s’était redressé sur un coude et regardait son brun dormir ou plutôt ronfler paisiblement. Le blond lui pinça le nez et Tachibana râla et se tourna de l’autre coté pour continuer à dormir.
Un lit une place pour tous les deux c’était un peu juste. Mais bon Tachibana ne voulait pas dormir sur le futon qu’il avait amené alors ils partageaient le même lit, il s étaient un peu à l’étroit et ils se tenaient chaud mais c’était ainsi ; Parfois il se réveillait complètement lové contre son corps bruni par le soleil. Depuis qu’il avait prit la mer il avait changé…
Trop, trop vite, il ne ressemblait plus à l’adolescent qu’il était autrefois ; il avait murai et vieillit physiquement, il n’était plus un enfant. Son corps s’était endurcit à affronter chaque jour la mer. Quant à lui, il n’avait pas vraiment changé.. Il était toujours aussi mince, son agilité et sa vitesse restaient avec sa précision de tir son arme la plus efficace.
Il se nicha contre le corps roulé en boule celui-ci émit vaguement un ronronnement et s’installa pour qu’il puisse se coller bien à lui.
Pourquoi ?
Quand avait-il commencé à se nicher contre lui ainsi ? Il ne s’en souvenait pas. C’était arrivé comme ça, il y avait des choses qu’on ne pouvait expliquer et celle-ci en était une. Inexplicable et il ne cherchait de toutes les façons pas à l’expliquer. Il aimait bien cette chaleur contre laquelle il se sentait rassuré.
Et lui qu’éprouvait-il ?
Il ne disait jamais rien.
Il était simplement là.
Non pas qu’ils bavardaient souvent, c’était même plutôt le contraire. Ils ne se parlaient pas beaucoup. Parfois il aurait bien aimé connaître le fond des pensées sûrement très primaire de son compagnon.
Et en effet, à demi endormit, le chat en question, ronronnant à moitié, rêvait de son futur petit déjeuné.. Nourriture, chaleur et basket, le brun ne rêvait à rien d’autre…Il avait le lit, fort moelleux, la source de chaleur, Hiragi, et la nourriture.. Parfois un peu spécial, mais toujours plus mangeable que celle de sa mère…
Le blond avait même du se mettre au fourneau tellement il en avait assez d’entendre le brun se plaindre et réclamer du curry à tous les repas.
Il avait fini par aller trouver sa mère, pas franchement enchanté, mais il ne voyait personne d’autre pour lui apprendre à cuisiner un minimum. Il était repartit avec des rudiments de cuisine et un bouquin sous le bras.
Depuis ce soir là, sa bibliothèque c’était enrichi en livre de cuisine. Offert en général par le brun qui débarquait avec un nouveau livre une fois par mois au moins. Le blond regardait son nouveau cadeau d’un air peu affable et finissait par le poser avec les autres. Il n’avait guère le temps de s’y pencher quand le brun n’était pas là.
Mais lorsque celui-ci revenait sur la terre ferme, il n’était pas rare qu’ils passent leur soirée à feuilleter le nouveau venu et à se choisir des recettes qu’ils réalisaient ensemble. La cuisine se retrouvait alors transformer en champs de bataille, mais cela importait peu … Ils étaient heureux comme ça, dans leur petit fouillis personnel et leur rythme bien particulier.
C’est ainsi qu’au fil du temps leur relation avait évolué. Il ressemblait tellement à un vieux couple qu’ils ne s’en rendaient même pas compte. Même si Tachibana ne vivait pas réellement là, c’était devenu aussi habituel chez lui de venir chez Hiragi que de manger du curry.
Ils avaient besoin de se voir de plus en plus fréquemment, c’était là des choses dont ils ne s’étaient pas rendu compte jusqu’à ce qu’ils dépendent totalement l’un de l’autre.
Et puis un soir, il était plus à cran que d’habitude, il ne contrôla pas sa force. Il l’attrapa brutalement pour le dénuder. Arrachant pratiquement les vêtements qui lui barraient l’accès à la peau satiné.
Le blond ne le savait pas, Tachibana ne le lui avait jamais dit qu’il connaissait les penchant de celui-ci pour les garçons. Il l’avait découvert totalement par hasard. Et depuis cela le hantait.
Et ce soir-là, il n’avait pas résister, il dénuda le blond et le plaqua contre lui.
Mais il n’y avait aucune douceur, aucune tendresse dans les gestes du brun et le blond ne l’admit pas. Quelque puissent être ces sentiments il refusait que cela se fasse sous la contrainte ou en tant que rapport de force. Il n’y aurait ni gagnant ni perdant. Il le repoussa et s ‘écarta d’Akane bien qu’il fut entièrement nu.
-Non.Lui dit Hiragi.
-Quoi ? Aboya le brun.
-Ce n’est pas, parce que je suis un homme que j’aime être brutalisé.
Le brun resta interloqué, il n’avait absolument pas voulu le brutaliser, il ne savait pas quoi répondre. Mais il était toujours aussi énervé, il voulait le blond même s’il savait que ses gestes manquaient de douceurs.
-J’m’en tape ! Marmonna le toujours aussi peu aimable.
Il l’attrapa de nouveau et le colla à lui, son corps réagit au quart de tour. Sa main glissa avec nettement moins de brutalité que prévus, elle se posa sur sa gorge avant de partir sur son épaule, son torse et son ventre.
-Tu sens bon…Marmonna le brun.
-Tu pourrais le dire de façon plus aimable…Soupira le blond.
-Chuis aimable !
-Ah !
-Parfaitement !
Il le découvrait, c‘était comme un nouveau jeu, ou une peluche à grattouiller… Il pouvait sentir le dos du blond contre son torse, ses mains bien que grandes et fermes s’étaient faites insidieuses, curieuses mais plutôt douce…Quand on connaissait Tachibana.
Le blond se laissa faire. Les lèvres de Tachibana glissèrent sur son cou et il se laissa porter par les sensations qu’il éprouvait. Il sentait la force de son compagnon, et ce soir elle n’était que plus présente encore.
Hitonari se retourna pour lui faire face et il l’embrasa fougueusement avant de le saisir par les hanches. Plaquant son corps contre le sien, il était plus mince que lui. Les mois qu’il avait passé en mer avait forgé son physique de manière impressionnante. Sa peau tannée par le soleil et le sel contrastait avec la peau blanche du blond et son physique si fragile.
Les deux corps allèrent s’échouer sur le lit, s’emmêlant l’un à l’autre avec force et douceur. Se cherchant et se découvrant pour la première fois. Leurs bouches ne désiraient pas se séparer et leurs corps se frottaient l’un à l’autre comme si même le fait d’être totalement nu l’un contre l’autre ne les avait pas suffisamment rapprochés.
Lentement avec précaution les deux corps se rapprochèrent un peu plus jusqu’à ne plus en former qu’un, un seul désir uni à l’unisson. Les yeux dans les yeux ils n’ont pas prononcé un seul mot. L’aube se levait doucement éclairant la pièce et le lit aux draps défaits marqué de leur nuit plutôt agitée.
Le brun étouffa un bâillement en se lovant contre le blond en ronronnant. Il était niché au creux de son corps, entre ses jambes, sa tête reposant paisiblement sur son torse, il pouvait entendre les battements de son cœur redevenu enfin régulier.
Il se mit à glousser doucement. Le blond soupira mais ne cessa pas ses caresses pour autant. Akane semblait trouvé la situation plutôt drôle, lui un peu moins. Il avait fait ce qu’il s’était toujours juré de ne pas faire : Craquer pour Akane.
Le brun rompit soudain le silence.
-Je pars ce soir.
Un silence terriblement pesant des battements sourds dans sa poitrine et une soudaine oppression le saisir de plein fouet. Il ne pouvait pas répondre. Les mots ne franchissaient pas sa gorge nouée par le choc.
Pourquoi là maintenant ?
Pourquoi annonçait-il cela comme ça ?
Cela lui paru si inopportun, déplacé.
Mais il savait bien pourquoi il lui disait cela. Cela voulait dire qu’il devait passer chez lui. Qu’il ne le reverrai pas d’ici son départ. Pourquoi cela lui faisait-il quelque chose aujourd’hui alors que d’habitude il le supportait bien ? Etait-ce à cause de ce qu’il avait vécu ? Cela les avait-il rapporté ?
Le brun se mit à ramper sur son corps coupant court à ses réflexions.
-Quand je rentrerai, on ira au parc d’attraction, d’accord ?
Le blond se redressa légèrement et hocha la tête.
Son brun était encore un gamin par moment. Mais pour rien au monde il ne l’aurait changé.
Le brun se redressa alors totalement puisqu’il avait décroché son prochain rencard il pouvait y aller. Il récupéra ses fringues, en embarquant au passage qui ne devait certainement pas lui appartenir, il entendrait encore sa mère râler qu’il ne faisait pas attention à ses affaires. Enfin c’était pas perdu ce qui lui manquait c’était chez Hiragi, il les retrouverait à son prochain retour.
Après avoir fait son sac, il mit ses baskets et quitta l’appartement comme ça, sur un vague salut à son blond, toujours couché sous ses draps.
Et pour cause, il aurait bien eu du mal à marcher après la nuit qu’il venait de passer….



