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TITRE : le Mariage 02

AUTEUR : le mouffon

GENRE : yaoi

BASE : i’ll génération basket Hito x Aka

CRITIQUE/ mouffon@hotmail.com

 

 

 

LE MARIAGE 02

 

 

 

 

Il passa la journée couchée, ne toucha pas au repas que lui avait fait porter le médecin et se présenta quand même à 15h à l’entraînement où il fut reçu par une Minefuji folle de rage.

-Qu’est-ce que tu fous là ? Retourne dans ton lit !

-J’vais bien ! Marmonna le blond.

L’entraîneur Hiragi rappela ses troupes à l’ordre et l’entraînement débuta. Ils commencèrent à courir, puis ce fut les « shoots » et enfin les passes. Puis Hiragi senior les sépara en petites équipes et ils entamèrent des matchs le tout sans prendre une minute pour se reposer. Le blond ne savait plus comment il arrivait à suivre l’entraînement en restant sur ses jambes…

 

L’entraînement de folie que son père lui avait fait suivre pendant des années, à agir comme une machine lui servait aujourd’hui à tenir sans avoir à penser réellement à ce qu’il faisait. Lorsque enfin l’entraîneur siffla la fin de l’entraînement  Hitonari cru que jamais il n’arriverait à gagner le vestiaire sans s’écrouler.

 

Il régnait un joyeux raffut dans le vestiaire, les maillots volaient et traversaient la pièce. Les joueurs passaient les uns après les autres à la douche et sortaient ensuite pour rentrer chez eux.

Peu à peu le gymnase et le vestiaire se vidèrent et le blond se retrouva pratiquement seul.

Hiragi vira pantalon et sweater pour aller prendre sa douche, il ne s’était jamais sentit aussi claqué.

 

Il se glissa sous le jet brûlant et s’appuya sur le mur pour ne pas flancher. Tachibana s’assit tranquillement sur un banc et regarda son partenaire. Il se surprit lui-même à laisser son regard glisser sur la peau blanche, ses yeux s’attardant beaucoup plus que nécessaire sur ses hanches, son cou fin et sur les hématomes qui marquaient ses cuisses et ses bras.

Il laissa échapper un soupir et cela fit se retourner Hiragi.

-Tachibana ?

Le brun leva les yeux sur lui.

-Qu’est-ce que tu fais là ?

-Je vérifie que ton mec cherche pas à te démolir.

-Je suis capable de me défendre tu sais.

-Pas tant que ça vu ta tête.

-Oh ça va !

Le brun se leva avec précaution, il se méfiait des carrelages humides avec sa prothèse. Le blond le regarda avancer et se recula pour que le brun ne le touche pas. Dans son état actuel il n’était pas sur de ses réactions.

 

Tachibana s’approcha et sa main vint effleurer sa joue.

-T’as encore de la fièvre ?

-Non, ça va.

Akane posa son front contre celui du blond.

-Menteur !

-Ca va je te dis. S’il te plait, ne me touche pas.

-Hein ?

-Je te rappelle que je suis gay.

-Et alors ?

-T’es idiot ou quoi ? Souffla le blond.

Le brun eut un mouvement de recul.

-Hé, parle pas comme ça on dirait que t’as envie de moi.

Le blond venait de s’appuyer contre la paroi, les yeux fermés, il ne se sentait vraiment pas dans son état normal.

-Tu vas vraiment pas bien.

-Ca va.

-Attend c’est limite si tu me fais pas un plan drague et là…

Il ne put finir sa phrase, Hiragi se laissa glisser le long du mur. Il s’approcha et retint le blond de justesse.

-Tombe pas, je pourrais pas te porter.

Le blond hocha faiblement la tête et s’appuya sur son équipier.

-Désolé.

-Ca va on règlera ça une autre fois, allez amène-toi je vais t’aider à te fringuer et te ramener chez toi.

-Merci.Souffla le blond d’une petite voix.

 

Quelques minutes plus tard ils quittaient le gymnase. Tachibana soutenant le blond qui avait bien du mal à rester debout.

-T’es con aussi pourquoi t’es pas resté à l’infirmerie ?

-Pour entendre encore mon père et mon frère me traiter d’irresponsable et d’incapable ?

Le brun soupira.

 

Ils mirent presque une heure pour arriver chez le blond tant celui-ci était affaiblit et tenait à peine sur ses jambes. Ils montèrent les marches et le brun aida son équipier à s’installer sur le lit.

-Ca va aller tu devrais rentrer chez toi.

-Et te laisser comme ça ?

Le brun avait sa tête des mauvais jours.

-Et si ce type revient ?

-Il reviendra pas.

-T’en est si sur ?

-Non j’en sais rien et je m’en fou. Je veux seulement rester seul !

-Sûrement pas ! Je reste avec toi. Viens que je te déshabille.

-Akane !

-T’es pas autorisé à m’appeler par mon prénom.

-Akane arrête !

Le brun se mit à lui ôter son blouson et s’attaqua à son uniforme.

-Akane, ne fais pas ça.

-Pas faire quoi ? Tu vas pas dormir tout habiller et pis je t’ai déjà vu nu des centaines de fois.

Tachibana le dénuda complètement et le coucha sous les couvertures. Puis il s’assit à ses côtés et repoussa les mèches blondes.

-Joue pas à ça avec moi. Laissa échapper le blond.

Le brun le regarda bizarrement.

-Ca te fait quoi ?

-Hein ?

-Quand je te touche, ça te fait quoi ?

-Toi t’es vraiment pas net en ce moment.

-Réponds.

Le blond se redressa faiblement et le drap glissa révélant un torse blanc comme la neige. Il prit la main du brun et la posa sur sa poitrine là où battait son cœur.

-Ca répond à ta question ?

Le cœur de Hiragi battait la chamade sous la paume de sa main, sa peau était chaude et lorsqu’il fit glisser la main de son équipier, il sentit la peau de celui-ci se couvrir de frisson. Tachibana rougit violemment.

 

C’est ce moment que choisit la porte pour se mettre à cogner. Enfin, il serait plus exact de dire que quelqu’un se mit en devoir de tambouriner à celle-ci probablement dans l’espoir de la voir tomber.

Le blond sursauta et relâcha la main de son équipier.

-Je peux te toucher ?

-Quoi ? Demanda le blond abasourdit.

Le brun rougit et se détourna.

-Je vais ouvrir.

 

Il s’avança vers la porte et regarda par la fenêtre de la cuisine.

-C’est ton mec.

-Je veux pas le voir ! N’ouvre pas.

Le brun se tourna à nouveau vers la porte après laquelle Haruhito s’acharnait. Il eut une idée.

 

Il ôta sa veste et ouvrit sa chemise et ouvrant la porte il fit mine de se rhabiller.

-Oui ?

Le basketteur resta un moment silencieux.

-Qu’est-ce que tu fais là ?

-C’est plutôt à moi de te poser cette question. Je crois pas que t’ais le bienvenu ici.

-Je veux parler à Hitonari.

-Lui il veut pas te voir !

-Ecarte-toi !

-Non.

-Tu couches avec lui c’est ça ? …Je savais bien qu’il me mentait…Ca fait longtemps que tu te le tapes derrière mon dos ?

-Qu’est-ce que ça peut te faire ?

-T’es vraiment qu’une pute Hiragi !

Sur ces paroles le basketteur fit volte face et s’éloigna rapidement. Tachibana referma la porte en marmonnant.

-Il est vraiment pas bien ce type.

-Qu’est-ce que tu avais besoin de lui faire un truc pareil ? Murmura le blond.

-Mais attends, il est pas net ce type.

-Peut-être mais tu peux être sur que demain toute l’école est au courant !

Le brun se tourna vers lui. Il n’avait pas penser à ça.

 

-On aura qu’à dire que c’est des mensonges ! Ce qui est vrai, non ?

-Parce que tu crois qu’on va nous croire ?

-Evidement.

-Tu rêves ! Avec le temps qu’on passe ensemble les gens vont surtout se dire que c’était couru d’avance.

Le brun le regarda surprit.

-Ils sont tous maboules ! C’est pas parce qu’on passe du temps ensemble qu’on sort ensemble.

Le blond se laissa tomber sur le lit.

-Tu devrais partir. Je tiens pas à ce que les gens se mettent à jaser.

-Alors tu veux pas ?

-Je veux pas quoi ?

Le brun hésitait, il ne savait pas trop comment aborder le sujet.

-M’expliquer.

-T’expliquer quoi ? Je suis fatigué Tachibana soit clair dans ce que tu me demandes.

-Montre-moi ce que c’est que de sortir avec un autre mec.

Le blond se redressa droit comme un i.

-Ben oui. Dis-moi, montre-moi ce qu’on ressent.

-On ressent la même chose qu’avec une fille. Enfin je suppose. Y’a pas de différence quand on aime quelqu’un cet amour est le même que ce soit pour un garçon ou pour une fille.

-Donc quand je te touche tu éprouves la même chose que quand je touche Sumire ?

-Ca je ne saurais te le dire. Je ne sais pas ce qu’elle, elle éprouve à ton contact. Mais je suppose qu’oui.

-Je croyais que t’étais pas attiré par moi.

-Honnêtement quand on s’est connu si quelqu’un m’avait dit que tu serais mon type de mec, je lui aurais défoncé la tête. Mais depuis j’ai appris à te connaître donc oui, aujourd’hui je peux dire que si tu étais du même bord que moi, je te draguerai sans hésiter.

 

Le brun resta silencieux un long moment ; Il ne savait quoi répondre. Aux jours d’aujourd’hui lui aussi sentait que les choses avaient changé sans qu’il puisse se l’expliquer.

 

De là, à dire que Hiragi pourrait l’intéresser en tant qu’autre chose que comme partenaire de basket, il y avait encore une marge mais elle était de plus en plus ténu et fragile. Il sentait qu’il passerait facilement de l’autre côté si le blond lui donnait l’occasion de tester ça avec lui.

-Non.

Tachibana sursauta.

-Si tu veux faire ça se sera avec quelqu’un d’autre.

-Quoi ?

-Si tu veux tenter de voir comment ça se passe entre deux mecs ; je ne sortirai pas avec toi. Je ne veux pas perdre notre amitié pour une stupide histoire de cul ! Je tiens trop à toi pour que tout s’arrête entre nous après s’être envoyé en l’air.

Le brun le regarda surprit par tant de véhémence.

-Mais moi je refuse que ce soit quelqu’un d’autre que toi qui me touche. Je suis pas dingue au point de me faire tirer par n’importe qui. Quitte à le faire, je veux le faire avec quelqu’un en qui j’ai une confiance aveugle et qui compte pour moi.

-C’est ridicule.

Le blond gardait la tête baissée.

-Ce sera avec toi ou personne. Et j’ai envie de tenter l’expérience parce que si ça doit marcher, je ne veux pas passer à côté.

-T’es cinglé ! Je te rappelle que je vais me marier.

-Justement. Dis-toi que c’est la dernière folie que tu feras avant d’être enchaîné à vie à une femme que tu n’aimes pas !

-D’accord.

Le brun sursauta.

-T’es d’accord ?

Le blond hocha la tête.

-Oui.Mais c’est moi qui dirigerais les opérations.

Le brun déglutit avec difficulté mais hocha la tête.

-Ca me fait bizarre. Rougit Tachibana.

-Je vais pas te sauter dessus, je te rassure tout de suite.

Le brun resta en version rouge pivoine.

-Je vais te laisser.

-Bonne idée.

Le blond se rallongea et ferma les yeux.

-Et c’est tout ?

-Quoi c’est tout ?

-Et ben je sais pas, tu m’embrasses pas ?

Le blond sourit faiblement.

-Non. Ca te laisse encore le temps de renoncer.

Tachibana le regarda et sourit.

-A demain.

-Salut.

La porte se referma derrière le brun et le blond s’endormit presque tout de suite après son départ, il était vidé de toutes ses forces. Non, il ne se passerait rien entre eux avant un moment. Pour l’instant, il ne voulait plus être approché, il avait encore mal physiquement et moralement.

 

Et puis comme il le lui avait signifié, il ne voulait pas d’une histoire sans lendemain. Il tenait beaucoup trop à lui pour ça.

Tachibana rentra chez lui. Pour une fois, la brunette n’était pas là. Et il en fut soulagé. Qu’est-ce qu’il lui avait prit de demander un truc aussi dingue à Hiragi ? Et puis il était pas attiré par les mecs. Alors pourquoi ? Pourquoi ?

 

Il s’allongea sur son lit et ses yeux tombèrent sur la première photo de leur équipe au lycée de Kouzu avant son accident. Il n’avait jamais été question pour lui d’être ami avec Hiragi, c’était un rival avant tout.

 

Il resta un long moment à regarder le plafond, à essayer de faire le tri dans ses idées. Il revoyait leur soirée dans ce bar, le blond qui dansait sur la piste, la chemise qui s’ouvrait sur une peau pâle et veloutée, cette main posée sur sa taille et cette jambe glissée entre les siennes qui frôlait son entre-jambe.

 

Le brun rougit violemment, son cœur battait la chamade. Il se redressa sur son lit, il passa sa main dans ses longues mèches brunes Et tenta de retrouver son calme. Bon sang comment se faisait-il qu’il se mettait dans un état pareil. Imaginez la brunette nue ne lui donnait pas de telles envies.

 

Il se leva brutalement et attrapa sa veste pour sortir. Il ne pouvait pas rester là. Il était bien trop énervé.

 

 

 

 

14h début du match.

L’équipe fétiche de l’entraîneur Hiragi faisait encore des étincelles sur le terrain. La configuration première affrontait les premières années. Hitonari se retrouvait face à son frère. Et aucun des deux ne voulaient céder le plus petit bout de terrain à l’autre c’était à la limite du règlement de compte.

Hitonari avait retrouvé dans cette formation ses anciens équipiers avec Tachibana en plus et Harada. En face, Takuya était soutenu par Satoru Takaiwa et Naruse. Deux formations en or qui s’affrontaient sans cesse.

Mais l’équipe première l’emporta de pas grand chose à la plus grande joie de leur entraîneur et à la grande rage d’Hiragi et de Tachibana.

 

Les deux jeunes hommes laissèrent échapper un soupir devant leurs aînés qui prit d’une furieuse envie de les taquiner vinrent leur tapoter la tête en les traitant de braves bêtes, s’attirant des regards furieux. Le blond et le brun s’éloignèrent d’eux comme s’ils avaient la peste.

 

Le blond laissa tomber son tee-shirt et son short pour se rendre sous la douche, le brun le rejoignit peu après. Sur sa poitrine balançait la délicate alliance que le blond lui avait offert. Au départ elle lui avait paru étrange, pas habitué à porter des bijoux mais au fil des heures il avait oublié jusqu’à son existence, la sentant comme faisant intégralement partie de lui, comme si elle avait toujours été accrochée à son cou.

 

Alors qu’ils étaient sous la douche, le blond se sentit brutalement saisit par la taille et se retourna violemment. Ses yeux s’agrandirent de stupeur.

 

-Qu’est-ce que tu fais là ?

-Je veux qu’on parle.

-Je veux que tu me lâches !

Il s’écarta violemment du basketteur.

-Je voudrais m’excuser de mon comportement.

-Je me fous de tes excuses ! Tire-toi !

-Attends une minute !

-Non. Je t’ai dis que je ne voulais plus avoir à faire avec toi !

-C’est encore à cause de lui, n’est-ce pas ?

-Mais arrête avec ça ! Tachibana est un ami rien de plus !

-Ben voyons c’est pour ça que vous êtes toujours ensemble, qu’il passe des soirées entières chez toi alors que moi je n’ai jamais eu le droit d’entrer dans ton appart !

-Ca n’a rien à voir ! Est-ce que tu sais depuis quand je le connais ? Ca va faire cinq ans et ça va faire cinq ans qu’il est mon partenaire de basket !

-Et moi je suis quoi pour toi ?

-Tu n’es plus rien !

-Quoi ?

Le basketteur le saisit sans douceur et le plaqua contre le mur.

 

-Ca veut dire quoi ? Comment ça je suis rien ?

-Non. Tu n’es plus rien ! Tu m’as violé !

-Je ne t’ai pas violé ! Arrête !

-Tu m’as prit de force ! Tu appelles ça comment ?

Le blond resta un moment silencieux avant d’ajouter.

-Keiri n’aurait jamais agit comme ça…

Le basketteur recula sous le choc.

-C’est pour ça qu’il porte ton alliance ? Demanda Haruhito d’une voix amère.

-Il porte mon alliance parce que c’est ce que voulait Keiri.

 

Le brun qui était jusque là resté à l’écart s’approcha et obligea le basketteur à relâcher son équipier.

-Keiri ? C’est lui qui t’aurait dit de la lui donner ? Je ne te crois pas.

-Ca m’est égal ! Je n’avais pas besoin de son accord.

-Hein ?

-Peu importe, de toute façon, cela ne te regarde pas. Si je la lui ai donné c’est que je le voulais.

-On est sortit ensemble. Et tu ne me l’as même pas laissé touché. Et à lui, tu l’as lui a donné et il a le droit de la porter !

-Tu m’emmerdes ! Je fais ce que je veux !

Tachibana attrapa le basketteur et l’éloigna de son équipier.

-Il t’a dit de lui foutre la paix ! Tu crois pas que t’en a assez fait ?

-Vous êtes deux vrais pot de colle. Hiragi doit vraiment te gâter pour que tu rampes comme ça devant lui !

Le brun sentit la moutarde lui monter au nez et attrapa Haruhito à la gorge.

-Dégage de là avant que je te réduise en miette !

Le basketteur se dégagea de son cadet.

-Putain tu lui tires une pipe à chaque fois ou quoi !

Le basketteur les laissa en plan sur cette phrase.

 

Tachibana se mit à râler et le blond attrapa sa serviette.

-Il est vraiment pas net ce mec !

Le brun se tourna vers son équipier. Celui-ci lui tournait le dos et terminait de se sécher. Il pouvait encore voir les marques bleues vifs sur ses cuisses, enfin plutôt entre ses cuisses.

-Alors c’est ça. C’est ça qu’il a fait.

-Hein ?

-Il t’a obligé à coucher avec lui.

Le blond ne répondit pas. Il resta dos à lui et commença à s’habiller.

-Réponds ! Ca viens de là les bleus que t’as sur les cuisses ?

-Ouais.

-Pourquoi tu l’as laissé te sauter dessus si t’en avais pas envie ?

-Tu fais chier toi aussi ! Qu’est-ce que tu crois que c’est ce que je voulais ?Tu crois que je me suis fait démolir la tronche pour le plaisir !

Le blond claqua la porte de son casier et mit son sac sur son épaule.

-Si c’est ce que tu penses. C’est pas la peine de m’approcher !

 

Tachibana sursauta et le retourna sans douceur. Hitonari laissa tomber son sac et sans prévenir il attrapa le brun par le cou et l’embrassa sur la bouche. Le relâchant presque aussitôt.

-Je suis gay pas sado-masochiste ! Je n’éprouve aucun plaisir à être prit de force et je n’accorde pas mes faveurs au premier venu ! Carre-toi ça dans le crâne !

Il récupéra son sac et sortit sans se retourner.

 

Le brun resta un long moment silencieux. Inconsciemment il porta l’alliance à sa bouche et se mit à la mordiller. Il finit par aller se doucher à son tour.

 

Hitonari rentra chez lui furieux. Il en voulait à Tachibana de penser ainsi. Comme si, sous prétexte qu’il était homo, il n’avait aucune constance, qu’il n’éprouvait du plaisir que dans la violence.

 

Voilà quelque chose qui aurait fait rire Keiri, lui qui le connaissait si bien, savait combien le blond ne supportait pas de violence pendant les rapports et  encore pour ça, aurait-il fallut qu’avoir des rapports physiques soit vraiment important. Mais pour Hiragi cela n’était pas le principal, il était plus tourné vers la douceur et les rapports affectifs que par de quelconques rapports physiques.

 

 

Tachibana sortit du gymnase entraînant les pieds.

-Salut !

Le brun soupira.

-Qui tu es ?

-Tu ne te souviens pas de moi ?

-Non, je devrai ?

-On s’est vu lorsque tu as suivi Hitonari dans ce bar homosexuel.

-Arg ! T’es le cinglé qui m’a mis la main au panier.

Le jeune homme éclata de rire.

-Oui, c’est une façon de voir les choses.

-Si c’est Hiragi que tu es venu voir il est déjà parti.

-Non, en fait c’est toi que je suis venu voir.

-Moi pourquoi ?

-Et bien, je suis venu voir comment ça se passait avec Hitonari.

-Il se passe rien qu’est-ce que tu veux dire ?

-Tu sors toujours pas avec. Je sais qu’il se laisse pas facilement approché mais avec le trip qu’il se fait sur toi…

-Hé calme-toi. Il se fait aucun trip sur moi. Et j’aime pas les homos !

-Tu le cries un peu trop fort et tu couves un peu trop Hitonari pour que je te croie.

-C’est la vérité !

-D’accord, d’accord. Comme tu veux. Ca te dit de venir boire un verre ?

Le brun marqua un instant d’hésitation.

-Cool, je te sauterai pas dessus t’as ma parole. On va au marché, ok ?

-Le marché ?

-Ouais c’est une sorte de foire où pratiquement tous les gays viennent se balader en couples.

-Hé !

-Tu y verras peut-être ton blondinet.

-C’est pas mon blondinet.

-Pourtant avec ce que tu as autour du cou. C’est plus qu’un simple begin c’est à la limite de la demande en mariage.

-Je comprends pas.

-L’alliance que tu portes autour du cou. Dit le jeune homme en la sortant de dessous sa chemise.

-T’as un nom ?

-Oui, je m’appelle Ramaru.

-C’est quoi cette histoire d’alliance. Parce que l’autre cinglé aussi, il me bassine avec ça.

-L’autre ?

-Harumachin.

-Il est extrêmement jaloux.

-J’ai cru remarqué. Il a cogné Hiragi.

-Tu plaisantes ?

-Non.

-Il a vraiment péter un boulon.

-C’est quoi son problème ?

-Il a le béguin pour Hiragi depuis un long moment. Mais Hiragi l’avait jamais remarqué.

-Il a dit que ça faisait deux ans qu’ils sortaient ensemble.

-Dans ses rêves oui. Ca fait que quelques semaines à peine. Mais ça fait bien deux ans qu’il lui court après.

-Pff J’y comprends rien.

-Allez amène toi je vais te raconter une belle histoire.

-Quoi ?

-Tu veux savoir le pourquoi du comment de cette alliance ? Pourquoi elle se balance aujourd’hui autour de ton cou et pourquoi elle t’a été offerte par un mec, non ?

-Ouais.

-Alors amène ton superbe petit cul d’enfer et allons boire un coup sur le marché et je te raconterai…

Les deux garçons se mirent en route tranquillement. Tachibana et son nouvel ami, se rendirent au « marché. Là de nombreux étals se disputaient la place et déjà des couples étroitement enlacés se baladaient.

 

Le brun commença à se sentir un peu mal à l’aise.

-Viens on va s’asseoir dans un coin tranquille.

Le brun suivi en silence mais l’œil méfiant. Il farfouillait la foule du regard dans l’espoir un peu vain d’y voir apparaître une tête blonde aux cheveux hirsutes.

-Si c’est Hitonari que tu cherches je peux l’appeler pour lui dire de nous rejoindre.

 

Joignant le geste à la parole Ramaru sortit son portable et composa le numéro du blond.

-Fais pas ça !

-Trop tard. Souri le jeune homme. Hitonari ? C’est Ramaru, je suis sur le marché, tu veux pas venir faire un tour ?

Ils discutèrent encore une minute et le brun raccrocha.

-Il arrive.

Le brun se renfrogna.

-Fais pas cette tête, je suis sûr qu’il sera content de te voir.

-Rêve pas.

-Quoi ? Vous, vous êtes déjà engueulé ?

-Mouais.

-C’est pas vrai !

-Bah on s’engueule tout le temps.

-Alala.

-Quoi ?

-Rien.

-Bon tu m’expliques ?

-Quoi ?

-Ben pour cette bague. Moi je croyais que c’était juste un truc comme ça. Il m’a dit que c’était pas une demande en mariage.

-En fait, c’est un souvenir.

-Un souvenir ?

-Oui. Cette alliance c’est Keiri qui l’a offerte à Hitonari pour leur mariage.

Le brun faillit s’étouffer.

-Quoi ?

-Comment t’expliquer …

-C’est qui d’abord ce Keiri ?

-Keiri, c’était le prof d’Hitonari au collège.

-Son prof ?

-Ouais. Ils ont été ensemble pendant plusieurs années. Ils avaient prévu de se marier quand Hitonari aurait dix-huit ans. Et l’alliance que tu portes autour de ton cou c’est celle que Keiri avait offerte à Hitonari. Il y tient énormément.

-Je comprends pas pourquoi il me l’a donné alors.

-Ca je sais pas. Je ne suis pas très au fait de leur histoire. Je la connais dans les grandes lignes c’est tout.

-Il a laissé entendre que c’est ce type qui lui aurait dit de me la donner.

-Ca je pourrais pas te dire. Si tu veux en savoir plus long faudra que tu lui demande à lui. Je sais seulement qu’ils se sont rencontrés alors qu’Hitonari avait à peine la majorité sexuelle. Et que certains ont même été racontés que si Keiri avait divorcé de sa femme c’était à cause de leur liaison.

-Hein quoi ?

-Chut. Il arrive.

 

Le brun se retourna et se trouva nez à nez avec son équipier. Le blond portait une chemise blanche dont les manches étaient larges et qui ne tenait fermé que par un bouton, un cuir ultra moulant à tel point que le brun se demanda s’il portait quelque chose en dessous.

Et il lâcha le morceau.

-Tu portes quelques choses la-dessous ?

Le blond le regarda bizarrement. Mais ne releva pas.

-Bon on va balader ou on prend racine ?

-On balade ! Sourit Ramaru en sautant au bas de son siège.

 

Les trois garçons se mirent en route. Ramaru avançait devant, Tachibana et Hiragi traînaient en arrière.

-Alors vous vous bougez-vous deux ?

Tachibana traînait des pieds. Il ne se sentait pas trop à sa place. Hiragi laissait ses yeux errer sur certains étals, inconsciemment le brun regardait tout ce que le blond observait ou touchait. De même qu’il n’arrivait pas à détacher ses yeux des hanches du blond. Sa chemise s’ouvrant et se refermant à intervalle régulier, il laissait ses yeux traînés sur la peau qu’elle dévoilait.

 

Hitonari s’arrêta un long moment près d’un étal couvert de bijoux. Le brun tilta.

-Depuis quand t’es accro aux bijoux ?

-Je suis pas accro aux bijoux ! Je regarde, j’ai le droit, non ?

-Tu regardes quoi ?

Le blond se saisit d’une chaîne et l’examina.

-C’est pas un peu grand pour un collier ?

-C’est pas un collier, ça se met autour de la taille.

-Autour de la taille ?

Le blond prit le bijou et le mit autour de sa taille. Tachibana écarta la chemise de son équipier le temps que celui-ci l’attache.

La chaîne glissa sur la taille fine pour aller se poser sur ses hanches. Le brun était hypnotiser par la fine chaîne dont le pendentif se balançait souplement sur le ventre de son partenaire. Il tendit doucement la main et vint caresser le pendentif du bout des doigts.

 

Hitonari sursauta, le contact des doigts du brun le fit frémir. Il effleura par mégarde les doigts de son équipier sur son ventre. Leurs regards se croisèrent et le blond se détourna, ôtant la chaîne, il la reposa sur l’étal avant de s’éloigner.

Hiragi n’osait plus se retourner, Ramaru était éclater de rire devant les deux garçons. Tachibana regardait son équipier bizarrement. Alors qu’ils s’apprêtaient à continuer leur balade, une voix fit se retourner les trois jeunes gens.

-Alors les morveux on traîne encore dehors à cette heure ?

-Qu’est-ce que ça peut te faire ? Demanda Ramaru. T’es détective privé ?

-Qu’est-ce que tu regards Tachitruc ?

-Mon nom c’est Tachibana, tête de piaf !

-Tu veux offrir un cadeau à ton chéri ? Mais t’es fauché c’est ça ? C’est vrai que tu fais pas partie de l’élite, toi. C’est grâce à Hiragi que t’es dans notre fac.

-Qu’est-ce que tu sous-entends ?

-T’es pas au courant ? Si t’as pu entrer dans une université comme ça c’est parce que l’entraîneur a demandé que l’on te prenne.

-C’est quoi cette blague ?

-L’entraîneur Hiragi allait pas laisser son sale rejeton lui échapper et entrer ailleurs. Et tout le monde sait que pour Hitonari, le basket et toi c’est inséparable.

-C’est à dire ?

-La seule chose qui fait jouer Hitonari c’est toi ! Tout le monde le sait. Il te voulait toi et personne d’autre. Et son père voulait surtout pas perdre son petit génie.

Le blond s’interposa.

-Arrête avec ça !

-Pourquoi c’est la vérité.

-Non c’est faux !

-Allez arrête c’est toi qui as demandé à ton père t’intervenir auprès de Tachibana pour qu’il n’abandonne pas le basket.

-Et alors ? Je ne m’en suis jamais caché. Mais mon père n’est pas aussi aveugle que ça pour laisser un joueur comme Tachibana filer ailleurs. Il a fait d’une pierre deux coups.

-Pff.

-Arrête avec ta crise de jalousie tu me fatigues. Marmonna le blond à l’égard de Haruhito.

Le brun se tourna vers lui avec un air furieux. Mais le blond ne lui accorda pas un regard de plus il prit son équipier par la taille et l’entraîna derrière lui.

-Laisse-le cracher son venin. C’est sans intérêt.

-Toi…Commença le basketteur.

-Quoi ? Tu vas encore  me sauter dessus pour me prouver que t’as quelque chose dans le pantalon ? C’est ça ?

Le basketteur recula silencieusement.

-C’est bien ce que je pensais. Je te préviens reste loin de moi ou je te démolis.

 

Les trois garçons s’éloignèrent du basketteur et poursuivirent leur balade en silence.

-C’est vrai ce qu’il a dit ?

-Quoi ?

-Que c’est à cause de toi que je suis entré dans cette université ?

-Non. Tu crois vraiment qu’avec ma réputation de joueur violent et fouteur de merde, ils m’auraient écouté ? J’y suis pour que dalle.

Sur ces paroles le blond s’éloigna des deux autres.

-Fais chier.

-Qu’est-ce qui t’arrive Tachibana ? Demanda Ramaru.

-C’est vrai que j’ai pas de fric pour lui faire un cadeau à c’te face de poulpe !

-Tu sais, je crois qu’il s’en fou.

-Hein ?

-Je pense pas qu’il est envie d’un cadeau ou de quelque chose comme ça. Ce qu’il recherche est bien plus profond et ce n’est pas quelque chose qu’on puisse acheter.

Ramaru lui fit un clin d’œil et vint taper sur l’épaule du blond.

-Je vous laisse. Je dois rejoindre mon quartier viande de la soirée. A  plus.

Le jeune homme s’éloigna en leur faisant un geste de la main les laissant seuls en tête à tête.

 

Le brun laissa échapper un soupir.

-Qu’est-ce qui t’arrive ? Demanda le blond le visage fermé.

-Rien.

-Tu es fatigué ? Tu veux aller t’asseoir quelque part ?

-C’est un rencard que tu me files ou quoi ?

-Non.

-Ah.

 

Ils entrèrent dans le parc attenant et le brun se laissa tomber sur un banc, son sac à ses pieds. Hiragi le fixa un instant.

-Qu’est-ce que tu as ?

-Rien je t’ai dit.

Le blond se pencha en avant et prit appui de chaque côté du brun sur le dossier du banc.

-C’est ce qu’a dit ce crétin qui t’inquiète ?

-Non. Mais il a raison sur un point.

-Ah bon lequel ?

-On est pas du même milieu.

Le blond le regarda surprit. C’était la première fois qu’ils évoquaient leur différence de milieu social.

-Ca n’a pas autant d’importance que ça tu sais.

-Me fait pas rire. La fille que tu vas épouser elle est comme toi, elle est pleine de fric.

-Je suis pas plein de fric, c’est mon père qui en a. Il me paye mes études et mon loyer, mais pour le reste si je veux bouffer ou sortir je dois bosser pour me payer ce que je veux.

 

Le blond lui souleva doucement le visage du bout des doigts.

-J’ai pas plus de fric que toi. Mes fringues c’est ma mère qui me les paye en douce. Et l’argent ça fait pas tout. Ca crée des besoins et des emmerdes, comme quand t’en a pas.

 

Le blond resta un moment silencieux plongé dans les yeux sombres.

-Tout ce qui compte pour moi, c’est ton amitié. Et rien d’autre, c’est ce que j’ai de plus précieux au monde et rien n’a plus de valeur à mes yeux.

 

Il noua ses bras autour du cou du brun et posa son front contre le sien.

-Tout ce que j’ai, est réuni là sous mes yeux et entre mes bras… Et je ne veux rien d’autre.

Tachibana posa ses mains sur les hanches fines et respira doucement essayant de calmer les battements précipités de son cœur.

-Tu sens la barbapapa.

-Quoi ?

-Tu sens le sucre. Marmonna le brun en se mettant à le sniffer comme un petit chien.

-Mais arrête de faire ça.

Le brun se colla à lui pour enfouir son visage contre sa gorge et se mit à le léchouiller comme une crème glacée. Le blond tressaillit et ses mains s’enfouirent dans les mèches brunes.

-Arrête. Murmura-t-il d’une voix enrouée.

 

Mais le brun avait noué ses bras autour de sa taille et le maintenait étroitement serré contre lui. L’une de ses jambes passa entre celles du blond et celui-ci laissa échapper un soupir consentant et satisfait.

 

Le brun cessa un instant de le lécher avec avidité et émergea de son cou. Son cœur battait sourdement contre la poitrine de son équipier. Il ne savait plus bien où il en était, il avait chaud mais ne parvenait pas à se séparer du corps qu’il tenait contre lui.

 

Il aperçut soudain une présence. Le jeune homme posa un doigt sur ses lèvres lui indiquant de se taire puis il lui montra un petit sachet. Il en sortit la chaîne de taille et il put lire sur ses lèvres. « Tu me rembourseras plus tard. »

Ramaru s’avança doucement et lui posa le petit sachet dans la main avant de filer aussi discrètement qu’il était venu.

 

Le brun serra celui-ci dans sa main et l’enfouit dans sa poche. Se séparant très légèrement du blond, il posa son front contre le sien.

-On pourrait aller chez toi ?

-Hein ?

-Je préférerai éviter de finir de te déshabiller ici.

Ses mains glissées sous la chemise ouverte enlaçaient et caressaient doucement la peau blanche de son dos. Le blond rougit. Il y avait longtemps que quelqu’un ne l’avait pas approcher de façon aussi douce.

-Et puis je voudrai savoir si tu portes quelque chose la-dessous.

Tachibana laissa ses mains descendre sur les fesses de son équipier et lui donna une tape.

-Ca tu le sauras que si tu parviens à me déshabiller.

-J’vais te violer sur place, si on file pas d’ici très vite.

Le blond se recula et posa un doigt sur ses lèvres.

-Non pas encore.

-Hein ?

Le brun le regarda surprit et laissa retomber ses mains. Son équipier posa un doigt sur sa bouche et effleura doucement ses lèvres des siennes.

-C’est trop tôt.

Le brun ouvrit de grands yeux.

-Je suis pas près.

-C’est moi qui suis sensé dire ça pas toi.

Le blond eut un léger sourire.

-Ne m’en veux pas. Mais …

-Je ne t’en veux pas. Je sais même pas ce qui m’arrive. Mais j’ai envie de te toucher. Et puis…

-Quoi ?

-J’ai un truc pour toi.

-Pour moi ?

-Ouais mais pas ici. On va chez toi ?

-Euh oui. Si tu veux.

Le brun récupéra son sac et lui tendit la main. Le blond hésita et y glissa doucement la sienne. Le brun le regarda et l’entraîna derrière lui sans un mot.

 

Ils gagnèrent lentement l’appartement d’Hiragi sans échanger un seul mot. Le blond glissa ses clés dans la serrure et entra. Le sac du brun tomba avec bruit sur le sol et le blond sursauta.

Tachibana s’approcha de lui et sortit de la poche de sa veste le petit sachet que lui avait donné Ramaru.

-Qu’est-ce que c’est ?

-Tu parles trop.

Il sortit la chaîne et glissa ses mains autour de la taille du blond pour la lui attacher. Hiragi tressaillit au contact des doigts qui effleuraient sa peau. Lorsque sans prévenir le brun s’agenouilla et posa ses lèvres sur le pendentif qui jouait sur le ventre plat de son équipier.

-Akane.Souffla le blond.

La langue du brun se glissa doucement sous la chaîne et vint caresser le nombril de son équipier.

-Non. Murmura-t-il.

Le brun lui imposa un léger mouvement vers le sol et le blond se laissa tomber à genou. Une jambe de chaque côté des hanches de son équipier son ventre tout contre le visage du brun. Tachibana attrapa le bouton qui tenait la chemise fermé et le fit sauter afin de dénudé son équipier. Le blond aurait voulu l’arrêter mais il s’en sentait incapable.

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