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TITRE :  Souvenirs oubliés

AUTEUR : le mouffon

GENRE : yaoi

BASE : i’ll génération basket

 

CRITIQUE : mouffon@hotmail.com

 

 

 

 

SOUVENIRS OUBLIES chap 05

 

 

Tachibana avait annoncé sa décision avec une froideur qui faisait frissonner ses anciens amis. Même Sumire était tombé des nues en entendant la demande du brun. Elle avait du lui redemander de répéter au moins quatre fois sa demande avant d’accepter en lui sautant au cou.

 

Mme Tachibana avait simplement tiré sur sa cigarette en soupirant. Ce qui se faisait aujourd’hui était quelque chose dont elle avait toujours rêvé pour Akane mais entre temps celui-ci avait fait le choix d’une autre vie et d ‘un autre compagnon. Mais avec cet accident tout était remis en cause.

 

Et le voilà donc en train de demander son amie d’enfance en mariage. Inconsciemment, Mme Tachibana se demanda si Hiragi était au courant et comment il prenait la situation. Elle tira une nouvelle bouffée et son regard se posa sur son fils qui tenait une brunette en larme dans ses bras. Sumire n’en revenait toujours pas. Elle avait fini par ne plus y croire et soudain, voilà qu’Akane, son Akane l’a demandait, elle, en mariage.

 

A l’autre bout de la ville, Hitonari fermait son sac de sport. Il enfila sa veste d’un geste machinal. Depuis que Tachibana lui avait annoncé son prochain mariage, il n’était plus qu’une ombre errante. La moindre évocation de ce futur événement le plongeait dans une profonde dépression

 

Mais il continuait d’avancer car comme ses amis ne cessaient de le lui répéter au moins, il était vivant. Il n’avait pas tout perdu et peut-être qu’un jour. Dans un an ou dans dix, il se souviendrait de lui. Ceux qui les avaient mariés compatissaient à sa douleur et à son chagrin et tentaient tant bien que mal de l’aider à surmonter cette éprouvante épreuve. .

 

Il n’avait pas revu Akane, mais avait reçu chez lui, l’invitation à son mariage qu’il l’avait plongé dans un profond dilemme devait-il ou non s’y rendre ? Il hésitait toujours. Il ne savait que faire. Il avait sortit son seul et unique costume… Qui n’en était pas vraiment un d‘ailleurs mais qu’importait. Il ne resterait pas. Il viendrait, les féliciterait, porterait un toast et s’enfuirait comme un voleur sans que personne ne s’en aperçoive.

 

Il caressa doucement la tenue qu’il avait lui-même porté pour leur mariage avec un sourire triste et nostalgique. Mais, hélas, ce n’était plus qu’un souvenir. Il remonta sa fermeture éclair d’un coup sec et sortit en claquant la porte un peu comme s’il fuyait ce lieu remplit de leurs souvenirs, de la présence d’Akane encore palpable.

 

La nuit, il s’éveillait encore en l’appelant et en pleurant comme un enfant appelle sa mère. Il rêvait d’Akane, d’eux avant l’accident et soudain son rêve se transformait en enfer.. Akane disparaissait de sa vie et il se retrouvait seul. Son cauchemar le gardait éveillé jusqu’à l’aube. Il regardait alors le soleil se lever et une nouvelle journée commençait encore.

 

Une nouvelle journée sans lui.

 

Les jours passèrent lentement interminable jusqu’au jour du mariage. Hitonari s’attarda le plus possible avant de rejoindre la cérémonie. Il ne voulait pas voir les regards pleins de pitié, ou d’incompréhension que sa présence ne manquerait pas d’entraîner.

 

Mais il était trop tard pour reculer, il voulait revoir Akane une dernière fois. Même si c’était dans ces circonstances, même si c’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Et peu importait qu’il ne l’aimât plus. Il en avait besoin afin de faire le deuil de celui qu’il chérissait toujours.

 

Dans la chapelle, Akane se tenait superbe dans son costume sombre, tandis que Sumire avançait tremblante et intimidé de se retrouver là. Le brun lui tendit la main et elle y mit la sienne.

 

Tout au fond de celle-ci, à l’écart des autres invités, le blond suivait la scène les poings serrés. Il ne s’était même pas aperçu, qu’il se meurtrissait volontairement tant il essayait de chasser de son esprit d’autres souvenirs, d’un autre mariage. Il tentait par tous les moyens de refouler la douleur qui irradiait sa poitrine et les larmes qu’il sentait venir lui brûler les yeux.

 

Le « oui » solennel fut la chose la plus éprouvante et il sortit de la chapelle afin que nul ne le voie. Il ne pouvait accepter cela. Les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues se firent à nouveaux sentir. Voir l’homme qu’il aimait épouser quelqu’un d’autre alors qu’il lui avait fait une promesse lui déchirait l’âme et le cœur.

 

Si seulement il pouvait mourir, là tout de suite à cet instant, il aurait pu ne plus souffrir davantage.

 

Mais hélas, il ne fallait pas y compter, il allait devoir apprendre à vivre avec cette douleur et ce manque en lui. Il s’était retiré à l’écart et avait éviter la sortie sous le riz. Il n’aurait pu soutenir le regard d’Akane même s’il se doutait bien que celui-ci ne le voyait pas. Il n’était rien d’autre qu’un poids aux yeux du brun. Un souvenir qu’il ne tenait surtout pas à voir remonter à la surface certains évènements.

 

Mal à l’aise durant le buffet, il s’était de nouveau éclipsé, il se tenait appuyé contre une voiture et respirait le plus calmement possible pour chasser la nausée qui le tenait.

 

Akane l’avait suivi du regard. Il n’était pas venu lui présenter ses félicitations et puis sa tenue lui déplaisait. Sa chemise blanche ouverte sur sa peau claire et ses longues jambes misent en valeur par le cuir moulant qu’il portait. ?Non pas que la tenue ne lui allait pas, c’était très loin d’être le cas mais le côté sexy de celle-ci le mettait mal à l’aise.

 

Il se dirigea d’un pas vif et énervé vers lui. Il l’attrapa par le col et le colla brutalement sur le capot de la voiture. Le blond le regardait ébahit.

-Qu’est-ce qui t’arrive ? Demanda Hitonari stupéfait.

-Qu’est-ce que tu fous là ?

-Tu m’as envoyé une invitation. Lui rappela le blond.

-Je t’ai rien envoyé. C’est Sumire. Vu qu’on est de « vieille connaissance » et que tu connais tout le monde, ça paraissait normal que tu en reçoives une !

-Tu m’as pourtant invité le jour où tu es venu chez moi.

-Ah, je m’en souviens pas.

Le blond haussa les épaules et esquissa un léger sourire.

-Ca ne me surprends pas. C’est pas ton genre de retenir ça. Tu étais déjà pas capable d’être à l’heure pour un match, alors pour le reste…

-J’étais à l’heure pour mon mariage ! Fit remarquer le brun.

-C’est vrai. Tu étais là, c’est toi qui l’avais organisé..

Le blond se tut brusquement et ses yeux s’écarquillèrent. Il réalisa alors ce qu’il venait de dire.

-Pardon.S’excusa-t-il.

Tachibana avait viré au noir colère dés qu’il avait lui aussi compris que Hiragi ne faisait pas allusion à son mariage avec Sumire mais au leur…

 

Le brun sentit la moutarde lui monter au nez très rapidement. Il ne voulait rien savoir de sa vie d’avant. Il n’éprouvait rien pour le jeune homme aux yeux clairs qui se trouvaient en face de lui. Celui-ci n’évoquait rien dans la mémoire du brun. Cela ne lui soulevait ni question, ni envie particulière comme s’il n’avait jamais vraiment eu d’importance pour lui.

 

A part une sourde colère chaque fois que celui-ci faisait référence à leur vie commune. Vie dont il ne tenait pas à se souvenir. Le blond c’était détourné et jouait avec son alliance. Il l’a faisait rouler autour de son doigt sans apercevoir. C’était comme un tic nerveux.

 

Mais le geste n’échappa pas à Tachibana son regard sombre se posa sur la main gauche et plus particulièrement sur son annulaire. Il attrapa sans douceur le poignet du blond et lui ôta l’anneau d’un geste brutale.

-Hé ! S’exclama le blond en essayant de la lui reprendre.

Akane leva les yeux vers le ciel et lu l’inscription à l’intérieur de celle-ci. Puis posa un regard mauvais sur le blond qui ne le quittait pas des yeux. Akane enferma l’alliance dans sa main.

 

-Je ne suis plus celui que tu as connu.

-Je sais. Déglutit Hitonari avec difficulté.

-Rien que d’y penser…

Tachibana réprima un frisson.

-Ca me rend malade !

Le blond se contenta de baisser la tête silencieusement.

-Je peux pas croire que j’ai pu vraiment avoir une liaison avec toi. Ça me paraît pas coller du tout avec moi.

-Je sais. Murmura le blond d’une toute petite voix.

-Qu’est-ce que tu sais ? S’énerva le brun. Tu me connais pas du tout.

-Je connaissais l’autre toi. Celui que tu as oublié. Je le connaissais comme personne d’autre et il m’était plus précieux que tout.

-Ce n’est pas moi ! Hurla le brun. Je ne connais pas ce type là ! Toi…Toi… Tu me donnes envie de vomir ! Cracha-t-il.

Et il jeta l’anneau qu’il avait dans la main le plus loin possible avant de tourner les talons et de partir. 

 

 

Hitonari regarda le brun s’éloigner totalement choqué et effaré. Il se dirigea vers le lieu supposer où avait du tomber sa bague et se mit à fouiller l’herbe du regard.

-C’est pas possible ! C’est un cauchemar…Ne cessait-il de répéter.

 

 

Pendant ce temps de l’autre côté des jardins, la fête battait son plein. Tachibana venait de se faire alpaguer par Harumoto qui pleurait toutes les larmes de son corps en le félicitant et en braillant comme un veau. Horii aidé de Harada tentaient tant bien que mal d’empêcher l’ex tireur de Kouzu de se moucher dans la veste du brun.

 

-Ca va, ça va ! Marmonnait Tachibana en repoussant le moustachu au nez coulant.

 

Mais celui-ci ne lâchait pas prise, il finit par le lâcher pour aller pleurnicher dans les bras du blond cette fois qui s’était fait  alpaguer, lui, par Minefuji qui se frottait à lui en ronronnant. Elle tenait fermement le jeune homme contre elle et lui pinçait les joues. Harumoto vint se pendre à son cou.

 

-La petite fleur blanche de Kouzu est revenue.

-Arrête de raconter des conneries ! Marmonna le blond en le repoussant.

-On va lui trouver une gentille fifille à ce jeune homme afin de calmer sa libido. Sourit malicieusement la blonde entraîneuse.

-Ouais !!! Se mit à bramer le moustachu.

Tachibana n’avait rien perdu de la scène. Il regardait le visage du blond au regard fuyant. Il ne semblait pas très heureux, mais se laisser traîner et enlacer sans trop broncher. 

 

Minefuji l’attrapa par le cou et lui releva le menton vers elle. Amenant une étreinte très sibylline.

-Ne fait pas cette tête de déterré ! Lui dit-elle avec douceur. Ce n’est pas ton genre de te laisser abattre comme cela. C’est ta réponse à  l’acte de Tachibana cette tronche défaite ?

Le blond écarquilla les yeux.

-Franchement ! Si tu l’aimais autant que ça tu devrais tout mettre en œuvre pour lui montrer tes meilleurs côtés !

-Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

-Vraiment ? Minauda la jeune femme.

Elle glissa une main entre les longues jambes du blond qui se redressa violemment.

-Ca va pas, non ? Hurla le blond.

Elle éclata de rire.

-Voilà qui est mieux ! Cesse de ruminer le passer ! Avance et montre-lui tout ce qu’il perd à refuser de te connaître.

-Vous en avez de bonne vous !

-Bien sur ! Je vous connais bien tous les deux et je vous aime énormément. Je ne veux pas vous voir malheureux.

-Qui est malheureux ? Demanda le blond en se détournant.

Elle le serra contre elle.

-Tu es vraiment un imbécile quand tu t’y mets.

Puis elle l’entraîna à sa suite.

-Allez viens, on va se saouler à la santé de notre crétin préféré ! S’exclama-t-elle en lui mettant un verre dans les mains. Boit !

-« Campaï » !!! Hurla Harumoto envidant son verre d’un trait.

-Voilà un type comme je les aime ! Fit la blonde en riant.

Ayant enfin arracher pour quelques minutes Hitonari à sa tristesse elle se mit en devoir de le faire boire plus que de raison. Mais elle ne pu le traîner sur la piste de danse. La nuit était bien entamer quand peu à peu les plus anciens se retirèrent ne laissant que la bande d’amis dont une partie totalement ivre terminé la fête.

 

Tachibana en profita pour se retirer lui aussi. Il entraîna sa nouvelle épouse à l’écart et l’embrassa. Hitonari qui avait été se rafraîchir aux toilettes tomba sur le couple étroitement enlacé en regagnant la salle de réception.

 

Il resta un long moment interdit, incapable de bouger ou de réagir. Il se contentait de les regarder comme hypnotisé.

Ses yeux suivaient les mains du brun qui avait autrefois parcouru son propre corps et ce corps qui se coulait contre l’autre.

Le brun qui s’était sentit observé avait ouvert les yeux et devant le regard du blond, il ne fit que se montrer plus entreprenant envers sa jeune épousée.

Le blond finit par reculer…

 

Akane venait d’ouvrir la porte de la chambre nuptiale et ôtait sa robe à Sumire.

Hitonari aurait voulu s’enfuir pour ne pas avoir à regarder cela. Mais ses pieds lui semblaient être rivés au sol. Ce ne fut que lorsque Akane délaissa quelques secondes la jeune femme pour fermer la porte qu’il retrouva l’usage de son corps.

 

Le regard du brun se posa sur lui longuement. Il le détaillait sans vergogne. Puis un sourire sardonique étira ses lèvres.

-Ce n’est pas pour toi ! Fit le brun avec un regard qui en disait long.

Le blond demeura muet mais dés que la porte se fut refermer, il se précipita dans les toilettes le cœur au bord des lèvres.

 

 

Epuisé le blond se rendit à la réception afin de demander s’il restait encore des chambres. Il était trop brisé pour prendre le chemin du retour. La réceptionniste acquiesça. Des chambres avaient été réservées au cas ou des invités ne se sentirait pas de rentrer chez eux. Le blond prit la première clé qu’on lui proposa et se retira.

 

Il se traîna péniblement jusqu’à celle-ci. Il avait besoin d‘une bonne douche. Puis enveloppé d’un yukata fraîchement lavé, il demanda une lampe torche et sortit dans le jardin. Il n’avait pas envie de dormir. Il avait toujours en mémoire la scène de l’étreinte entre Akane et Sumire.

 

Il se mit à balayer le sol avec la lampe. Il tentait de se concentrer sur autre chose que sur ce souvenir qui lui brisait le cœur à chaque fois. Il s’agenouilla et se mit à fouiller le moindre brin d’herbe.

 

Il devait la retrouver à tout prix. Il en avait besoin. Des larmes vinrent lui brûler les yeux et un goût amer se répandit dans sa bouche. Il essuya furtivement les larmes qui lui brouillaient la vue et poursuivi ses recherches méticuleusement.

 

 

 

 

 

(mariage d’akane)

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